Les adénocarcinomes du rectum sont des tumeurs modérément radiosensibles. Les études portant sur l’escalade des doses de radiothérapie au-delà de 45Gy montrent que l’irradiation de grands volumes pelviens (>1500cm³) augmente fortement la toxicité radique précoce et tardive, éventuellement celle qui concerne les fonctions sexuelle et digestive. Ce risque est modéré si l’on utilise des petits faisceaux d’irradiation ne dépassant pas vers le haut l’interligne S2- S3, le taux de toxicité≥grade 3 (G3) est inférieur à 2 % à 3ans.

Étude prospective débutée en septembre 2014, consistant à identifier un sous-groupe de 39 patients, 25 hommes et 14 femmes, d’âge moyen de 48ans, atteints d’une tumeur étendue du rectum jugée d’emblée non résécable (tumeur fixée au toucher rectal, avec une marge circonférentielle≤1mm à l’IRM) du bas rectum chez 22 et du moyen rectum chez 17, de stade II pour 41 %, de stade III pour 59 %. Le traitement a été une chimioradiothérapie préopératoire par quatre faisceaux de photons de plus de 6 MV. Pour le volume cible antomoclinique (CTV) rectal, la jonction rectosigmoïdienne a été dépassée pour couvrir 2cm au-dessus du volume tumoral macroscopique (GTV) dans 30 % des cas, en avant 1cm dans la paroi postérieure de la vessie pour tous les patients. Les organes antérieurs ont été pris en partie ou en totalité dans le CTV chez 21 patients, le GTV du boost était au-dessus de S2 (soit S1-S2) dans 17 cas (43,5 %). Il a été délivré 1,8Gy parfraction, 45Gy dans le pelvis, au total 54Gy et 59,4Gy chez sept patients jugés inopérables après la chimioradiothérapie, L’évaluation de la tolérance selon les critères de l’échelle de toxicité Common Terminology Criteria for Adverse Events, version 3.0.

La tolérance au sac intestinal (volume recevant 45Gy, V45, de moins de 195cm³) a été respectée chez 37, une entérite de grade 3 a été observée chez cinq patients, une neutropénie de grade 3 chez un, une épithéliite de grade 3 chez deux, des modifications sexuelles après une amputation abdomino-périnéale chez sept.

L’escalade de dose sur des tumeurs étendues fixées du bas et moyen rectum nécessite une prévention technique et diététique minutieuse.