Les phosphènes, perceptions visuelles en l’absence de lumière ambiante, sont fréquentes en cours de radiothérapie et rapportées chez environ 70 % des patients en cours de protonthérapie pour mélanome oculaire. Leur origine physique et/ou pathophysiologique et controversée. Nous avons étudié les mécanismes de phosphènes chez les patients recevant une protonthérapie pour une tumeur oculaire.

Les phosphènes rapportés par les patients ont été recueillies par les manipulateurs au décours immédiat des séances de protonthérapie.

Parmi 346 patients, 71 % percevaient des phosphènes dont 1,3, 8,3 et 90,4 % traités pour hémangiome, tumeur conjonctivale ou uvéale à dose faible, intermédiaire ou élevée. Des phosphènes bleu/violet (80 %) ont été signalés chez 61 % des patients atteints de mélanome de l’uvée de 65ans ou plus et 93 % de ceux de moins de 40ans (p<0,05). L’absence d’envahissement du corps ciliaire, la proximité aux structures postérieures étaient corrélées avec la présence de phosphènes et leur couleur avec la distance tumeur à la fovéa (p<0,05) chez 229 patients. En seconde étape, les phosphènes ont été recherchés à chaque séance et étaient constants dans 63 % des cas. Le déclenchement du faisceau provoquait une mydriase transitoire chez 10 et 45 % des patients sans ou avec phosphène (p<0,05).

Les simulations physiques ne parviennent pas à expliquer entièrement les phosphènes en protonthérapie de basse énergie (contrairement à la photonthérapie ou protonthérapie de haute énergie) et les observations cliniques suggèrent des interactions de cellules rétiniennes. Des hypothèses physiques plus récentes impliquant le gamma prompt restent à explorer. La survenue des phosphènes et la mydriase induite, peuvent suggérer des interactions entre les cellules rétiniennes. Les corrélations et leurs explications seront fournies au moment du congrès.