Le raccourcissement de la durée des séances de radiothérapie limite l’inconfort, le risque de déplacement du patient et permet une meilleure disponibilité des accélérateurs. La méthode Lean Six Sigma, issue de l’industrie, vise à réduire la variabilité des processus et à améliorer leur fluidité. Nous avons recherché les paramètres influant sur la durée des séances chez des patients traités pour une pris en charge dans le pelvis par arcthérapie volumétrique modulée (VMAT).

Les durées de réalisation de l’imagerie et du traitement (temps de traversée) ont été recueillies pour 328 séances de patients sélectionnés aléatoirement pris en charge par VMAT avec ou sans imagerie de repositionnement tridimensionnel. Nous avons cartographié de façon pluridisciplinaire le processus d’une séance ainsi que ses possibles facteurs de ralentissement et de variabilité.

Les durées de traversée moyennes pour les VMAT sans et avec repositionnement tridimensionnel étaient respectivement de 430 s (IQR [interquatile range] : 360–498 s), et 857 s [IQR : 697–991 s]. Les paramètres l’augmentant étaient la réalisation d’un décalage suite à une discordance l’image de repositionnement et la digitally reconstructed radiograph (DRR) (+128 s ; p<0,001), l’absence de grains d’or (+69 s ; p<0,001), l’augmentation du nombre d’arcs de traitement (+188 s par arc au-delà de 1 ; p<0,001), l’augmentation de la rotation totale du collimateur durant la séance (+2,75 s par 10 degrés ; p<0,001) et la dégradation de la qualité de l’image de repositionnement tridimensionnel (+154 s ; p=0,023).

Les modes opératoires lors de la préparation des traitements et lors des séances de radiothérapie ont un impact significatif sur leur durée. Une réflexion pluridisciplinaire est en cours sur le processus de préparation et de réalisation du traitement pour raccourcir la durée de ce dernier sans en compromettre sa qualité, ainsi que la relation soignant-patient qui doivent rester une priorité.