Cette étude a pour objet de mettre en évidence des anastomoses directes entre la veine surrénale gauche et le système azygos. Le grand nombre de dissections nous a permis d’établir une cartographie précise de cette région.

Les ouvrages d’anatomie restent peu précis en ce qui concerne l’anatomie du l’arc réno-azygo-lombal (ARAL) et ses anastomoses potentielles avec la veine surrénale gauche (VSRG). L’ARAL et le siège de variations anatomiques et les possibles anastomoses avec la VSRG n’ont pas encore été décrites précisément.

Quarante-quatre cadavres formolés ont été disséqués entre novembre 2014 et octobre 2015 au laboratoire d’anatomie des Alpes françaises (LADAF), les corps ne devaient pas avoir d’antécédents surrénaliens ou de chirurgie rétropéritonéale.

Aucune anastomose directe n’a été mise en évidence entre la veine surrénale gauche et l’ARAL, deux anastomoses (4,5 %) entre les veines de la capsule surrénalienne et le système azygos. Un tronc veineux lombo-azygos a pu être trouvé dans 38 cas (86,3 %) : 35 (79,5 %) se drainaient dans la veine rénale gauche et 3 (6,8 %) dans la veine gonadique gauche. Dans l’ensemble des cas une veine phrénique inférieure s’abouchant dans la veine surrénalienne a été mise en évidence, 6 fois (13,7 %) dans une veine surrénalienne double et 38 fois (86,3 %) dans une veine surrénalienne unique.

Ces résultats pourraient avoir des applications dans la chirurgie des phéochromocytomes et conforter l’idée qu’une ligature précoce de la veine surrénale est la technique la plus sûre mais qu’elle ne suffit pas à contrôler un drainage accessoire par les veines phréniques. Cela confirme la possibilité d’une extension vers le médiastin des tumeurs latéralisées à gauche. De plus ces résultats peuvent laisser penser que les dosages réalisés sélectivement sur la veine surrénale peuvent sous-estimer la réalité.