Le risque de maladie cardiovasculaire chez le sujet âgé est nettement plus élevé que chez le sujet jeune ; paradoxalement, certaines molécules qui ont prouvé leur efficacité dans la réduction du risque cardiovasculaire sont souvent sous-prescrites dans cette tranche d’âge. La place des statines en prévention secondaire est indiscutable jusqu’à l’âge de 80ans. En prévention primaire, ces molécules permettent de réduire le risque de survenue d’infarctus de myocarde et d’accident vasculaire cérébral, mais leurs effets sur la mortalité cardiovasculaire ou de toute cause restent non prouvés. Chez le sujet très âgé, nous ne disposons pas d’études randomisées concernant l’impact des statines sur la morbimortalité que ce soit en prévention primaire ou secondaire. Les effets indésirables chez le sujet âgé ne semblent pas être statistiquement différents du sujet jeune, cependant, la prescription chez les patients très âgés doit être individualisée, prenant en considération l’espérance et la qualité de vie, les comorbidités et surtout le risque d’interactions médicamenteuses.

The risk of cardiovascular disease in elderly is significantly higher than in young subjects; paradoxically, some treatments that have proven their efficacy in reducing cardiovascular risk are often under prescribed in this age group. The benefits of statins in secondary cardiovascular prevention are well established in patients<80 years. In primary prevention, these drugs reduce the risk of myocardial infarction and stroke, but their effects on cardiovascular mortality remain uncertain. In very elderly patients, there are no randomized trials relative to the impact of statins on morbimortality in primary prevention as well in secondary prevention. Adverse effects in the elderly seem to be statistically similar to those occurring in young people, but the prescription in very old people should be individualized, taking into account the life expectancy, the life quality, the comorbidities, and especially the risk of drug interactions.