Prise en charge nutritionnelle en cancérologie ORL : la régularité du suivi est la clé - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Notre centre hospitalier constitue l’un des 16 établissements qui bénéficient depuis 2009 du programme de soutien de l’agence régionale de santé Nord-Pas-de-Calais pour la prise en charge nutritionnelle des patients atteints d’un cancer digestif ou ORL. Ce programme est dédié à tout patient ayant une perte de poids d’au moins 5kg au moment du diagnostic et permet, grâce à six évaluations nutritionnelles réparties dans l’année (j1-m1-m3-m6-m9-m12), d’assurer une prise en charge personnalisée. L’objectif de ce travail était de comparer l’évolution des paramètres nutritionnels entre j1 et m12 des patients dont le suivi était complet à celle de ceux dont le suivi était incomplet.
Matériel et méthodes |
De 2009 à 2014, notre équipe a recruté 936 patients en réunion de concertation pluridisciplinaire d’ORL. Parmi eux, 86 ont eu un suivi complet (groupe A) et 35 ont pu être réévalués à m12 alors qu’ils étaient perdus de vue après j1 ou m1 (groupe B). À chaque évaluation étaient recueillis : poids, variation de poids/poids habituel (VP), indice de masse corporelle (IMC), circonférence brachiale (CB), grip-tests droit (GTD) et gauche (GTG).
Résultats et analyse statistique |
Les patients des groupes A et B avaient des caractéristiques et traitements comparables : âge (56,8±9,2 et 56,7±8,7ans), poids habituel (69,6±14 et 73,2±24,4kg), taille (171,1±7,9 et 168,7±9,8cm) et IMC (23,7±4,1 et 25,7±7,9kg/m2), chimioradiothérapie (56 % et 58 %), chirurgie et chimioradiothérapie (26 et 30 %), radiothérapie (7 et 4 %), chimiothérapie (5 et 4 %), chirurgie (3 et 4 %) ou abstention (3 et 0 %). L’évolution des paramètres nutritionnels est rapportée dans le Tableau 1. À l’inverse, des paramètres nutritionnels des patients du groupe A, ceux du groupe B diminuaient non significativement entre j1 et m12 pour le poids l’IMC la VP et le GTD. Seuls la CB et le GTG semblaient s’améliorer. À m12, les patients des groupes A et B pouvaient s’alimenter en texture adaptée dans respectivement 76 et 88 % des cas, tandis que 24 et 12 % gardaient une aphagie complète. Seuls 21 et 18 % avaient une alimentation orale seule, 17 et 18 % restant dépendants des compléments oraux, 37 et 52 % d’une nutrition entérale non exclusive et 24 et 12 % d’une nutrition entérale exclusive.
Conclusion |
À traitements et prises en charge nutritionnelles équivalents, l’observance au programme de suivi assure aux patients atteints d’une tumeur ORL la stabilité des paramètres nutritionnels durant les 3 premiers mois, et leur amélioration à 1 an malgré l’intensité des traitements réalisés. A l’inverse, l’échappement au suivi rapproché semble exposer les patients à une dégradation de ces paramètres. À un an, quatre patients sur cinq restent dépendants d’un support et d’un suivi nutritionnels. Ces résultats seront à confronter à ceux des autres établissements qui participent à ce programme, en s’intéressant notamment à son influence sur la morbi-mortalité.
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Vol 30 - N° 3
P. 235 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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