Alimentation et risques de maladies cardiovasculaires chez des patients marocains obèses avec ou sans syndrome métabolique - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Partout dans le monde, les études évaluant les apports alimentaires et leurs relations au phénotype métabolique sont toujours émergeantes et limitées. Le Maroc n’en fait pas exception ; il a en effet été remarqué une transition nutritionnelle importante durant les dernières décennies. La présente étude a été réalisée pour identifier les habitudes alimentaires chez des patients obèses avec ou sans syndrome métabolique (SM) et leurs associations avec maladies cardiovasculaires.
Matériel et méthodes |
Notre étude a inclus 241 patients obèses, âgés de 53,27±9,66ans, avec ou sans SM. Les données comprenaient des mesures anthropométriques, un rappel nutritionnel de 24h, un relevé des fréquences alimentaires, des évaluations du cholestérol total, des triglycérides, du LDL-C et du HDL-C ainsi que la glycémie et la pression artérielle.
Résultats et analyse statistique |
Les patients obèses avec SM (n=121) avaient un indice de masse corporelle, un tour de taille, des valeurs de la pression artérielle systolique et diastolique plus hauts que les patients sans SM. Parmi la population étudiée, 17,02 %, 31,92 %, 33,19 %, 13,62 % et 4,26 % avaient respectivement un, deux, trois, quatre et cinq composantes du SM. Les composantes les plus répandues étaient le tour de taille (96,3 %), l’hypertension (41,5 %) et l’hyperglycémie (39,8 %) ; en revanche le HDL-C était le moins présent chez les deux groupes. Le rapport TC/HDL et l’indice athérogène du plasma (AIP) étaient les meilleurs prédicteurs du syndrome métabolique et leurs odd-ratios étaient significativement élevés chez les hommes que les femmes. Nous avons trouvé aussi plusieurs perturbations dans le métabolisme lipoprotéique chez les deux groupes. En outre, nous avons remarqué que l’alimentation des patients obèses avec SM était plus calorique, très riche en acides gras saturés mais pauvre en acides gras polyinsaturés, mono-insaturés, en vitamines B9 et E. Les deux groupes consommaient des plats typiquement marocains, qui ont une composition semblable en macronutriments. La consommation du rétinol, bêta carotène, vitamine C et oligoéléments était significativement plus élevée chez les patients obèses avec SM, alors que la consommation du cholestérol et des fibres n’était pas significativement différente entre les deux groupes.
Conclusion |
Notre étude a révélé que plus de la moitié de notre population étudiée a trois à cinq composantes du SM avec un régime hypercalorique, un profil de lipoprotéines perturbé et des apports en acides gras déséquilibrés, ce qui est largement en faveur du développement des maladies cardiovasculaires. Dans ce contexte, des stratégies nutritionnelles adaptées aux patients obèses avec ou sans SM devraient être prises, pour une meilleure santé cardiovasculaire.
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Vol 30 - N° 3
P. 251 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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