La prévalence de l’obésité en France a augmenté ces dernières années jusqu’à toucher actuellement 15 % de la population française selon le registre ObEpi 2012. La chirurgie bariatrique peut permettre une perte de poids plus importante mais aussi plus durable qu’après une prise en charge médicale et diététique seule. Il est recommandé, avant toute chirurgie bariatrique, de dépister et d’éradiquer une infestation par Helicobacter pylori (HP) dont la prévalence reste forte dans les pays occidentaux et notamment en France. Nous nous sommes donc intéressés à la prévalence d’HP chez nos patients atteints d’obésité ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique au CHU de Grenoble.

Il s’agit d’une analyse transversale à partir d’une cohorte prospective, la cohorte Soon, menée de septembre 2012 à juillet 2015 au CHU de Grenoble sur une population de patients atteints d’obésité, opérés d’une chirurgie bariatrique de type bypass gastrique ou sleeve gastrectomie. Les données de sexe, d’âge, et anthropométriques ont été recueillies. Tous les patients avaient une fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) avec dépistage d’HP par biopsies avec éradication si nécessaire et contrôle par test Hellikit^® au cours des 6 à 12mois du parcours médical préchirurgical.

Cent onze patients ont été inclus dans la cohorte et ont eu une chirurgie bariatrique au CHU de Grenoble entre septembre 2012 et juillet 2015 : 23 hommes (20,72 %) et 88 femmes (79,28 %). L’âge moyen était de 41,77ans. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 44,95kg/m² ; 80 patients ont bénéficié d’une bypass (72,07 %), un d’une chirurgie en oméga (0,9 %) et 30 d’une sleeve gastrectomie (27,03 %) ; 100 % des patients ont eu une FOGD avec biopsies. Vingt-neuf patients étaient infectés par H. pylori (26,1 %) ; parmi eux, sept patients (6,3 %) ont reçu un traitement séquentiel classique, dont trois ont dû recevoir du Pylera^® en deuxième ligne (soit 2,7 %), et 22 patients (19,8 %) ont reçu un traitement par Pylera^® d’emblée. L’éradication a été réussie dans 100 % des cas avant que les patients ne soient opérés d’une chirurgie bariatrique.

Sur notre cohorte bariatrique grenobloise, le taux d’infection à HP est comparable aux données antérieures de la littérature. L’éradication est effectuée avec succès le plus souvent grâce à la trithérapie bismuthée depuis sa mise sur le marché en avril 2013.