Association entre l’impulsivité et le statut pondéral en population générale - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les facteurs psychologiques constituent des déterminants important des comportements alimentaires et de l’état nutritionnel des individus. L’impulsivité est un trait de personnalité définit comme une prédisposition vers des réactions rapides et non planifiées sans considération des conséquences négatives de ces réactions. L’impulsivité pourrait avoir un impact sur le comportement alimentaire et le statut pondéral mais les données de la littérature sont contradictoires. Par ailleurs, les études disponibles ont généralement été réalisées sur de petits échantillons et/ou sur des populations spécifiques. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre l’impulsivité et l’état nutritionnel en population générale au sein d’un large échantillon d’adultes, et d’étudier l’effet modificateur du sexe sur cette relation.
Patients et méthodes |
Un total de 11 929 hommes et 39 114 femmes âgés de plus de 18ans participant à la cohorte NutriNet-Santé ont été inclus dans cette étude transversale. Un questionnaire par Internet reprenant les items de la Barratt Impulsiveness Scale (BIS-11) a été utilisé pour évaluer l’impulsivité. Trois niveaux d’impulsivité ont été définis en fonction du score total (faible, normal et élevé). L’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé à partir des données de poids et de taille déclarées. L’association entre l’impulsivité et le statut pondéral a été estimée à partir de modèles de régression logistique multinomiale ajustés sur l’âge, le niveau d’éducation, le statut tabagique, la consommation d’alcool, l’activité physique, la catégorie socioprofessionnelle, le revenu et le statut matrimonial. L’interaction entre l’impulsivité et le sexe étant significative, les modèles de régression ont été stratifiés sur le sexe.
Résultats et analyse statistique |
Les individus avec un niveau d’impulsivité élevé (score total de la BIS-11 de plus de 71) représentaient 6,3 % de l’échantillon total, et les individus avec un niveau d’impulsivité faible (score total de la BIS-11 inférieur à 52) 17,8 % de l’échantillon. Les individus avec un niveau d’impulsivité élevé, comparés aux individus ayant un niveau d’impulsivité normal, avaient plus de chances d’être en surpoids (OR=1,41 – IC95 %=[1,16–1,71] chez les hommes ; OR=1,13 – IC95 %=[1,02–1,26] chez les femmes). Ces associations étaient plus fortes concernant l’obésité, notamment chez les hommes, où les participants très impulsifs avaient plus de chances d’être obèse de classe III (OR=3,50 – IC95 %=[1,83–6,71] chez les hommes ; OR=1,50 – IC95 %=[1,07–2,10] chez les femmes).
Conclusion |
Ces observations montrent une association positive entre impulsivité et statut pondéral, surtout marquée chez les hommes, et plus particulièrement en cas d’obésité sévère. Ces résultats, s’ils sont confirmés en longitudinal, supporteraient l’importance de prendre en compte l’impulsivité dans la prévention de l’obésité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 30 - N° 3
P. 270 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?