Association de l’attirance sensorielle pour le gras, le salé et le sucré avec le risque prospectif d’obésité - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Des études ont souligné que l’attirance sensorielle pour le gras, le salé et le sucré pourrait influencer les comportements alimentaires, avec une alimentation plus fréquemment défavorable à la santé chez les individus ayant une attirance plus élevée pour ces sensations. Par ailleurs, des études transversales ont montré une association positive entre l’attirance pour le gras et l’indice de masse corporelle, et des résultats contradictoires concernant l’attirance pour le salé et le sucré. La seule étude prospective sur le sujet a mis en évidence une augmentation du poids chez les individus ayant une attirance plus élevée pour le sucré mais aucune association significative concernant l’attirance pour le gras. Cependant, l’outil utilisé ne permettait pas d’appréhender la complexité de la mesure de l’attirance sensorielle. Ainsi, notre objectif était d’estimer l’association prospective entre l’attirance pour le gras, le salé et le sucré mesurée avec un questionnaire validé, et le risque d’obésité.
Patients et méthodes |
L’étude a été réalisée sur 29 015 adultes participant à la cohorte NutriNet-Santé. Les données d’attirance sensorielle ont été récoltées à l’inclusion via un questionnaire validé, permettant le calcul des scores d’attirance pour le gras, le salé et le sucré, qui ont ensuite été divisés en quartiles afin de définir des niveaux d’attirance. Par ailleurs, les données anthropométriques déclaratives ont été recueillies annuellement pendant 4ans. Des modèles de Cox stratifiés sur le sexe et ajustés sur les données alimentaires, sociodémographiques, économiques et de mode de vie ont été utilisés afin d’estimer l’influence de l’attirance pour ces trois sensations sur le risque d’obésité.
Résultats et analyse statistique |
Chez les hommes et les femmes, une forte attirance pour le gras (quatrième quartile) était associée à un risque d’obésité plus élevé (hommes : RRQ4vs.Q1 : 2,10 [IC95 % 1,27–3,49] ; femmes : RRQ4vs.Q1 : 1,50 [1,12–2,00]). Cette association était en partie expliquée par la consommation alimentaire avec une diminution du risque de 20 à 30 % après introduction des variables de consommation. En revanche, un score plus élevé d’attirance pour le goût sucré (quatrième quartile) était associé à une réduction du risque d’obésité (hommes : RRQ4vs.Q1 : 0,61 [0,38–0,99] ; femmes : RRQ4vs.Q1 : 0,74 [0,56–0,97]). Enfin, il n’y avait aucune association significative chez les hommes et les femmes entre le score d’attirance pour le salé et la survenue d’obésité.
Conclusion |
Après ajustement sur de nombreux facteurs de confusion, une attirance plus élevée pour le gras est un facteur prédictif de l’obésité, alors que l’attirance pour le sucré semble associée à une réduction de ce risque. Ainsi, ces composantes du comportement alimentaire paraissent utiles à prendre en compte dans la prise en charge des personnes à risque nutritionnel.
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Vol 30 - N° 3
P. 271 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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