Évaluation d’un programme nutritionnel d’éducation thérapeutique du patient pour la prise en charge du risque de surpoids et d’obésité chez des femmes atteintes d’un cancer du sein - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le surpoids, la prise de poids et le manque d’activité physique (AP) sont des facteurs de mauvais pronostic très fréquents après un diagnostic de cancer du sein. Face aux risques associés de comorbidités, un programme d’éducation thérapeutique du patient (PETP) a été développé dans un centre de lutte contre le cancer pour permettre à ces patientes d’acquérir de nouvelles compétences d’auto-soins et d’adaptation en lien avec l’alimentation et l’AP. Cette étude observationnelle vise à évaluer la mise en œuvre de ce PETP et ses effets sur la stabilisation du poids des femmes ayant participé au programme.
Patientes et méthodes |
Le PETP, validé par l’agence régionale de santé en octobre 2013, s’adresse aux patientes adultes prises en charge pour un cancer du sein infiltrant, en surpoids ou à risque de l’être et sans contre-indication à l’AP. Il comporte huit séances individuelles de 1h ou 1h30 animées par une diététicienne et un enseignant en AP adaptée. Les étapes impliquent un diagnostic éducatif avec négociation des compétences à atteindre à partir d’un contrat d’objectifs (mois 1) ; quatre séances éducatives (mois 2–4) dont une séance pratique d’AP ; l’évaluation des compétences acquises (mois 4) ; un suivi éducatif afin d’actualiser et renforcer les compétences acquises (mois 5 et 8). Des indicateurs d’anthropométrie et de données psychoaffectives et la compliance au programme ont été recueillis aux mois 1 et 4.
Résultats et analyse statistique |
Sur une période de 15 mois, 282 patientes étaient éligibles. Le PETP a été proposé à 195 (69 %) patientes, 151 (53 %) l’ont refusé et 44 (16 %) ont été incluses dans le PETP et l’étude. Les principales raisons de refus étaient que les femmes étaient non intéressées, déjà prises en charge par une diététicienne, déjà actives physiquement ou habitaient trop loin. Parmi les 44 patientes de l’étude, 36 (82 %) ont été compliantes au nombre de séances prévues. Les raisons de non-compliance étaient l’absence à des séances éducatives (n=7) et l’abandon (n=1). En début de programme, les femmes étaient globalement en surpoids (indice de masse corporelle [IMC] médian : 26,6kg/m2) et présentaient un excès d’adiposité abdominale (tour de taille médian : 94cm). Parmi les 22 patientes compliantes évaluées à 4 mois, tous les paramètres trop élevés se sont améliorés : maintien ou diminution du poids chez 55 %, du tour de taille chez 64 % et de la catégorie d’IMC chez 91 % d’entre elles. La qualité de vie et la fatigue se sont également améliorées. La satisfaction des femmes vis-à-vis du PETP était élevée (score moyen 3,8/4).
Conclusion |
Cette étude a montré une forte adhésion des participantes au PETP et la majorité d’entre elles ont stabilisé leurs paramètres anthropométriques. Les bénéfices attendus sont l’adoption et le maintien par ces patientes de stratégies nutritionnelles adaptées en faveur d’une alimentation équilibrée et la pratique d’une AP régulière, conformément au programme national Nutrition santé. Ils encouragent le développement d’une telle action de prévention secondaire des cancers.
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Vol 30 - N° 3
P. 272 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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