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Les enfants en surpoids seraient-ils moins hédonistes que les enfants de poids normal ? - 14/10/16

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.09.125 
L. Marty , S. Chambaron, S. Nicklaus, S. Monnery-Patris
 Centre des sciences du goût et de l’alimentation, Inra, Dijon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Le plaisir est un déterminant majeur des consommations alimentaires de l’enfant. Néanmoins, les enfants présentent des attitudes vis-à-vis de leur alimentation pouvant être plus ou moins hédonistes (i.e. basées sur le plaisir) ou rationnelles (i.e. basées sur des considérations nutritionnelles). Des différences de comportement alimentaire ont été mises en évidence entre les enfants en fonction de leur statut pondéral mais jusqu’ici, à notre connaissance, aucune étude n’a comparé leurs attitudes. Pourtant, les attitudes sont des précurseurs des comportements. Notre objectif est donc de comparer les attitudes vis-à-vis de l’alimentation chez des enfants en surpoids et des enfants normopondéraux afin de mieux appréhender leurs différences comportementales.

Matériel et méthodes

Des enfants en surpoids (n=60) et de poids normal (n=60) ont été recrutés de manière appariée sur le niveau scolaire (CP–CE1/CE2–CM1/CM2). Ils ont effectué quatre tâches présentées sous forme de jeux sur tablette tactile : (1) une tâche d’association implicite, consistant à choisir deux aliments qui « vont ensemble » parmi trois (par ex. baguette–pain de mie–confiture) et permettant de calculer une fréquence d’association hédonique (par ex. baguette avec confiture) ; (2) une tâche de catégorisation explicite, consistant à classer 48 aliments dans l’une des catégories suivantes : « ça donne des forces », « ça fait grossir », « c’est miam » ou « c’est beurk » et permettant de calculer une fréquence de catégorisation hédonique (i.e. « c’est miam » ou « c’est beurk ») ; (3) une tâche de priorisation, consistant à choisir une activité ludique ou alimentaire au cours de 7 scénarii et permettant de calculer une fréquence de priorisation alimentaire ; (4) une tâche d’appréciation, consistant à noter 48 aliments sur une échelle hédonique continue de L à J et permettant de calculer un score d’appréciation allant de1 à 10 pour chaque aliment.

Résultats et analyse statistique

Les enfants en surpoids ont effectué autant d’associations hédoniques implicites que les enfants de poids normal. En revanche, explicitement, ils ont significativement moins catégorisé les aliments de manière hédonique (p<0,01). Ils ont plus fréquemment choisi l’activité ludique lors de la tâche de priorisation que les enfants de poids normal (p=0,02). Enfin, aucune différence de notation hédonique entre les deux groupes d’enfants n’a été observée, et ce, quel que soit le groupe d’aliments considéré.

Conclusion

Les enfants en surpoids n’ont pas d’attirance ou de rejet particulier pour tel ou tel groupe d’aliments (tâche 4). Interrogés explicitement, ils catégorisent les aliments selon des considérations nutritionnelles plus fréquemment que les enfants de poids normal (tâche 2). En revanche, interrogés implicitement, ils associent tout autant les aliments de manière hédonique (tâche 1). Cette dissociation entre attitudes implicites et explicites révèle une relation complexe à l’alimentation. Aussi, priorisent-ils une activité ludique plutôt qu’alimentaire lorsqu’on leur en laisse le choix (tâche 3). In fine, nous pouvons nous interroger sur les liens que ces attitudes complexes peuvent avoir avec le comportement alimentaire des enfants en surpoids.

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Vol 30 - N° 3

P. 275 - septembre 2016 Retour au numéro
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