Dynamique de rechute du psoriasis à l’arrêt du brodalumab (Ac anti IL-17RA) : étude rétrospective, multicentrique chez 77 patients - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Le blocage de la voie de l’interleukine-17 (IL-17) représente une nouvelle stratégie thérapeutique dans le psoriasis. Le brodalumab, un anticorps monoclonal ciblant le récepteur A de l’IL-17, a montré de bons résultats d’efficacité dans un développement clinique incluant 3180 patients. Les études ont été interrompues en juin 2015 à l’initiative de la firme devant le signalement de cas de suicide - tentatives de suicide. L’objectif de l’étude était d’évaluer la cinétique de rechute des patients après l’arrêt du brodalumab et d’évaluer les caractéristiques de la rechute et le traitement mis en place à la rechute.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective, de juin 2015 à mars 2016 incluant des patients sortis prématurément des études brodalumab dans quatre centres. Nous avons recueilli les caractéristiques de la population, le type de réponse sous brodalumab (PASI 75, 90, 100), le délai de rechute, le type de psoriasis au moment de rechute et sa sévérité (PASI, BSA, PGA) et les traitements introduits. La satisfaction des patients a été évaluée par une échelle visuelle analogique (EVA). La rechute était définie par la volonté du patient à initier un traitement systémique.
Résultats |
Soixante-dix-sept patients ont été inclus dont 27 femmes. La majorité des patients (96 %) présentait une réponse PASI 90-100 sous brodalumab. Tous les patients rechutaient avec une médiane de 46jours (Fig. 1). Le type de psoriasis était : en plaques (n=73), pustuleux (n=3), érythrodermique (n=1). Chez 10 patients, un rhumatisme inflammatoire est apparu de novo associé aux lésions cutanées. À 6 mois, 82 % (n=56) des patients recevaient un traitement systémique dont 63 % (n=43) une biothérapie ; principalement l’ustekinumab (n=16) (Fig. 2). Onze pour cent (n=9) des patients étaient perdus de vue. Chez 34 patients évalués, l’EVA satisfaction était en moyenne de 9,6 sous brodalumab contre 5,5 sous le traitement actuel.
Discussion |
Il s’agit de la première étude multicentrique en vie réelle évaluant la rechute chez des patients atteints de psoriasis modéré à sévère traités par un anti-IL17. La demi-vie du brodalumab est de moins de 2 semaines. Le délai de rechute médian est bref – environ 4 demi-vies – ce qui suggère que l’efficacité diminue lorsque la concentration sanguine de l’anticorps chute. Les rechutes étaient pour la majorité sévères avec un PGA à 3–4 (n=44), en plaques avec parfois un psoriasis pustuleux/érythrodermique ou une atteinte rhumatismale. Un traitement systémique était souvent nécessaire avec dans la plupart des cas une biothérapie. La biothérapie privilégiée par les prescripteurs était l’ustekinumab.
Conclusion |
L’arrêt du traitement par brodalumab est associé à une rechute rapide et parfois sévère du psoriasis. Stopper brutalement le traitement ne semble pas recommandé. Il est utile d’instaurer rapidement par un traitement systémique afin d’éviter la rechute.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Brodalumab, Psoriasis, Rechute
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S137 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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