L’observance des traitements topiques dans le psoriasis est très faible. La biothérapie est le traitement indiqué dans la prise en charge des psoriasis modérés à sévères après échec, contre-indication ou intolérance à un traitement systémique. Nous présentons donc ici un premier travail s’intéressant à l’observance thérapeutique des biothérapies dans le psoriasis.

Il s’agissait d’une étude monocentrique observationnelle rétrospective dans le service de dermatologie du CHU de Rouen. Nous avons inclus tous les patients, entre 2005 et 2015, pris en charge dans le service pour un psoriasis cutané ou cutanéo-articulaire nécessitant un traitement par biothérapie par voie sous-cutanée réalisés à domicile : adalimumab, etanercept ou ustekinumab. Les traitements hospitaliers (perfusion et protocole de recherche clinique) étaient exclus. Nous avons jugé l’observance qualitative et considéré comme non-observants les patients ayant réalisé un arrêt temporaire ou définitif du traitement sans accord médical ou ayant décalé leur injection de plus de 50 % du temps prévu entre deux injections. Nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, médicales et psychologiques des patients inclus afin de déterminer les facteurs pouvant influencer l’observance. Nous avons fait une analyse statistique par test de Fisher.

Cent vingt patients ont été inclus d’âge médian de 47,6 ans dont 26 femmes et 89 hommes. Soixante-sept pour cent avaient une atteinte cutanée pure. Le PASI moyen à l’initiation de la biothérapie était de 16,5 et le DLQI de 11,6. La durée moyenne d’évolution du psoriasis avant l’initiation d’une biothérapie était de 13,8 ans. La durée moyenne de la dernière ligne de biothérapie était de 2,6 ans. L’observance était de 82,5 %, 80 % pour l’adalimumab, 81 % pour l’etanercept et 90 % pour l’ustekinumab sans différence statistiquement significative entre les 3 groupes (p=0,41). Trois pour cent des patients avaient arrêté définitivement le traitement sans accord médical. Les causes principales de non-observance étaient l’oubli dans 50 % des cas, la sensation de guérison dans 20 % des cas et l’absence de renouvellement de traitement dans 20 % des cas. On ne mettait pas en évidence de différence significative entre les groupes observant et inobservant en ce qui concerne le niveau éducatif, l’âge, le sexe, la qualité de vie, la sévérité et la durée d’évolution du psoriasis.

Notre étude met en évidence une observance thérapeutique de 82,5 % chez les patients traités par biothérapie en injection pour un psoriasis. Ce chiffre est nettement supérieur à l’observance décrite en rhumatologie ou en gastro-entérologie. L’analyse des facteurs pouvant influencer cette observance n’a pas pu être significative du fait de l’effectif trop faible. Il s’agit de résultats préliminaires. Nous poursuivons actuellement ce travail de façon multicentrique.

L’observance des biothérapies dans le psoriasis est très bonne.