S'abonner

Particularités de l’érythème polymorphe associé à Mycoplasma pneumoniae : étude cas-témoins - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.213 
R. Amode , S. Oro, T. Bounfour, E. Sbidian, L. Allanore, P. Wolkenstein, O. Chosidow
 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La littérature sur l’érythème polymorphe (EP) associé à Mycoplasma pneumoniae (MP) est limitée et empreinte de confusion avec le Stevens-Johnson. Nous avons récemment montré que les EP-MP seraient particulièrement graves. Le but de notre étude était d’en préciser les caractéristiques cliniques et thérapeutiques et de les comparer aux EP-non MP.

Matériel et méthodes

Cette étude cas-témoins nichée dans une cohorte rétrospective monocentrique (database EP service d’adultes), a inclus tous les EP hospitalisés entre 2000 et 2015 (codage PMSI). Après confirmation du diagnostic d’EP par les données cliniques (cocardes typiques ou atypiques± érosions muqueuses) ou anatomo-cliniques du dossier médical, on retenait comme EP-MP (cas) :

– certains ceux avec IgM anti-MP à un taux significatif, ou ascension des IgG à 15jours d’intervalle, ou séroconversion, ou PCR MP positive sur prélèvement pharyngé ;

– possibles ceux avec pneumopathie atypique sans critère bactériologique (non fait ou négatif). Les EP sans argument pour MP étaient définis comme non MP (témoins). Les statistiques ont utilisé les tests Chi2 et Student.

Résultats

Trente EP-MP ont été inclus sur la période d’étude, 25 certains (dont 8 sans signe pulmonaire clinique ou radiologique) et 5 possibles. Ils ont été comparés à 65 témoins. Les données cliniques comparées sont dans le tableau. L’âge moyen et le sexe ratio étaient comparables. Pour les EP-MP, la survenue en hiver était plus fréquente (43 vs. 17 % ; p=0,006), les antécédents herpétiques (33 vs 51 % ; p=0,11) et les poussées antérieures similaires (0,79 vs. 4,35 ; p=0,03) plus rares. La surface cutanée atteinte n’était pas différente et<5 % dans la majorité des cas. Dans les EP-MP, les cocardes étaient moins souvent typiques (45 vs 73 %, p=0,03), moins souvent acrales (32 vs 90 %, p<0,0001), et l’atteinte pluri-muqueuse plus fréquente (EP majeur 90 vs 60 %, p<0,0001), avec des atteintes ophtalmologiques et ORL plus fréquentes. Vingt-cinq cas vs. 3 témoins (83 vs 4,6 %, p<0,0001) ont été traités par macrolides, et 7 vs. 31 par antiviral (23,3 vs 47,7 % ; p=0,003). La durée moyenne d’hospitalisation était de 9,3jours vs. 5,6jours (p=0,02). 5 EP-MP vs. 2 EP-non MP (16,7 vs 3,1 %, p=0,03) ont eu des séquelles ophtalmologiques. Deux EP-MP ont eu des séquelles respiratoires à type d’hyperréactivité bronchique (n=1) ou de bronchiolite oblitérante (n=1).

Discussion

Les EP-MP isolés dans notre série présentent des particularités : survenue hivernale, atteinte pulmonaire inconstante, lésions muqueuses profuses (EP majeur), pas de prédominance acrale et cocardes souvent moins typiques. Des séquelles ophtalmologiques ou pulmonaires sont possibles, justifiant une prise en charge spécifique au stade aigu.

Conclusion

Malgré un biais possible lié au recrutement hospitalier des cas, cette étude souligne que l’EP-MP est une maladie potentiellement sévère et de présentation atypique. Sa physiopathologie demeure à explorer.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Étude cas-témoins, Érythème polymorphe, Mycoplasma pneumoniae


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 143 - N° 12S

P. S181 - décembre 2016 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Atteintes graves de l’érythème polymorphe : étude rétrospective sur 139 patients
  • M. Tourte, C. Hotz, E. Béquignon, G. Royer, L. Allanore, S. Oro, L. Le Cleach, N. Ortonne, P. Wolkenstein, E. Sbidian, O. Chosidow
| Article suivant Article suivant
  • Réaction d’hypersensibilité immédiate au Caelyx® : comment la prendre en charge ?
  • S. Oro, A. Pham-Ledard, P. Brice, B. Lebrun-Vignes, O. Zehou, D. Reitter, N. Dupin, M. Bagot, O. Chosidow, M. Beylot-Barry

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.