Particularités de l’érythème polymorphe associé à Mycoplasma pneumoniae : étude cas-témoins - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
La littérature sur l’érythème polymorphe (EP) associé à Mycoplasma pneumoniae (MP) est limitée et empreinte de confusion avec le Stevens-Johnson. Nous avons récemment montré que les EP-MP seraient particulièrement graves. Le but de notre étude était d’en préciser les caractéristiques cliniques et thérapeutiques et de les comparer aux EP-non MP.
Matériel et méthodes |
Cette étude cas-témoins nichée dans une cohorte rétrospective monocentrique (database EP service d’adultes), a inclus tous les EP hospitalisés entre 2000 et 2015 (codage PMSI). Après confirmation du diagnostic d’EP par les données cliniques (cocardes typiques ou atypiques± érosions muqueuses) ou anatomo-cliniques du dossier médical, on retenait comme EP-MP (cas) :
– certains ceux avec IgM anti-MP à un taux significatif, ou ascension des IgG à 15jours d’intervalle, ou séroconversion, ou PCR MP positive sur prélèvement pharyngé ;
– possibles ceux avec pneumopathie atypique sans critère bactériologique (non fait ou négatif). Les EP sans argument pour MP étaient définis comme non MP (témoins). Les statistiques ont utilisé les tests Chi2 et Student.
Résultats |
Trente EP-MP ont été inclus sur la période d’étude, 25 certains (dont 8 sans signe pulmonaire clinique ou radiologique) et 5 possibles. Ils ont été comparés à 65 témoins. Les données cliniques comparées sont dans le tableau. L’âge moyen et le sexe ratio étaient comparables. Pour les EP-MP, la survenue en hiver était plus fréquente (43 vs. 17 % ; p=0,006), les antécédents herpétiques (33 vs 51 % ; p=0,11) et les poussées antérieures similaires (0,79 vs. 4,35 ; p=0,03) plus rares. La surface cutanée atteinte n’était pas différente et<5 % dans la majorité des cas. Dans les EP-MP, les cocardes étaient moins souvent typiques (45 vs 73 %, p=0,03), moins souvent acrales (32 vs 90 %, p<0,0001), et l’atteinte pluri-muqueuse plus fréquente (EP majeur 90 vs 60 %, p<0,0001), avec des atteintes ophtalmologiques et ORL plus fréquentes. Vingt-cinq cas vs. 3 témoins (83 vs 4,6 %, p<0,0001) ont été traités par macrolides, et 7 vs. 31 par antiviral (23,3 vs 47,7 % ; p=0,003). La durée moyenne d’hospitalisation était de 9,3jours vs. 5,6jours (p=0,02). 5 EP-MP vs. 2 EP-non MP (16,7 vs 3,1 %, p=0,03) ont eu des séquelles ophtalmologiques. Deux EP-MP ont eu des séquelles respiratoires à type d’hyperréactivité bronchique (n=1) ou de bronchiolite oblitérante (n=1).
Discussion |
Les EP-MP isolés dans notre série présentent des particularités : survenue hivernale, atteinte pulmonaire inconstante, lésions muqueuses profuses (EP majeur), pas de prédominance acrale et cocardes souvent moins typiques. Des séquelles ophtalmologiques ou pulmonaires sont possibles, justifiant une prise en charge spécifique au stade aigu.
Conclusion |
Malgré un biais possible lié au recrutement hospitalier des cas, cette étude souligne que l’EP-MP est une maladie potentiellement sévère et de présentation atypique. Sa physiopathologie demeure à explorer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Étude cas-témoins, Érythème polymorphe, Mycoplasma pneumoniae
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S181 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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