La Daylight-PDT (D-PDT) est maintenant indiquée en première intention dans le traitement des kératoses actiniques (KA). La comparaison avec la lumière rouge montre une efficacité équivalente (Lacour 2014) mais aucune comparaison n’a jusque là été réalisée avec la lumière bleue qui reste un standard de traitement des kératoses actiniques fines à modérées. Le but de cette étude prospective est de comparer l’efficacité de la lumière du jour contre la lumière bleue en PDT dans le traitement des KA.

Vingt-six patients ont été évalués. Les critères d’inclusion étaient la présence d’au moins 5 KA dans chaque moitié du visage et des KA de grade 1 et 2. Le patient recevait sur une moitié du visage la lumière du jour et sur l’autre moitié la lumière bleue (après application de 30minutes de méthylaminolevulinate (MAL) et de 3h de MAL pour la lumière bleue) après randomisation. L’objectif principal était d’évaluer le taux de disparition des KA à 3 mois pour chaque modalité d’illumination. L’évaluation de la douleur a été réalisée. La dose de lumière reçue a également été mesurée grâce à un luxmètre.

Le nombre moyen de KA évalué du côté lumière du jour était de 22,6 et de 23 KA du côté lumière bleue. Le taux de disparition à 3 mois était de 96 % avec la lumière bleue et de 90 % en lumière du jour sans différence significative. Il n’y avait pas de différence significative à 1 et 6 mois après le traitement. Le nombre de nouvelles KA à 6 mois est de 2,47 avec la lumière du jour versus 1,14 avec la lumière du jour sans différence significative. La D-PDT était beaucoup mieux tolérée avec une EVA moyenne à 1,4 versus 5,5 avec la lumière bleue (p<0,001). La dose moyenne de lumière reçue était de 60 580 lux soit l’équivalent d’environ 8 Joules/cm².

La D-PDT ne semble pas moins inférieure à la PDT conventionnelle en lumière bleue mais avec l’avantage certain d’être une méthode moins douloureuse pour le patient. Ces résultats concordent avec la littérature et notamment avec les multiples études de Wiegell. Les essais qui ont comparé la D-PDT avec la PDT conventionnelle utilisaient la lumière rouge. L’originalité de notre étude était de comparer la D-PDT avec la PDT en lumière bleue qui est également efficace contre le traitement des KA. L’équipe danoise de Wiegell avait estimé que la D-PDT était efficace si la dose de lumière était d’au moins 8J/cm².

La D-PDT semble aussi efficace dans le traitement des KA que la PDT conventionnelle, que ce soit avec la lumière rouge ou la lumière bleue, et est moins douloureuse. La D-PDT a maintenant son AMM depuis décembre 2015 en France dans cette indication après l’application du MAL.