Urticaire aiguë récidivante et douleurs abdominales : penser au diagnostic d’allergie à l’alpha-gal - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
L’urticaire aiguë est souvent idiopathique. Lorsqu’elle est accompagnée de troubles hémodynamiques, respiratoires ou digestifs, il faut évoquer une anaphylaxie et chercher un facteur déclenchant : médicament, aliment et piqûre d’insecte. Nous rapportons une urticaire récidivante liée à une allergie à l’alpha-galactose (a-gal).
Observations |
Une femme de 60ans consultait pour 4 épisodes d’urticaire avec douleurs abdominales, malaise, diarrhées profuses et difficultés respiratoires 3heures après un repas. Le dernier épisode était associé à une hypotension et une tachycardie nécessitant l’auto-injection d’adrénaline. Aucune prise médicamenteuse n’était notée. La composition des repas était difficile à préciser pour le 1er repas ; le 2e repas était composé de saucisson, vin blanc et pain ; le 3e repas de fajitas (galette de blé, viande de bœuf), sauce et crème ; le 4e repas d’olives aux herbes, rillettes de porc, pain grillé, rognon de veau sauce avec grains de moutarde, frites et vin blanc. Aucun de ces aliments n’était reconsommé au décours. Elle possédait un chat et rapportait de nombreuses morsures de tique. L’importance des signes digestifs orientait le diagnostic vers une allergie alimentaire. La notion de morsure de tique et d’ingestion d’abats évoquait en particulier une allergie à l’a-gal. Les prick-tests (PT) et la recherche d’IgE spécifiques : blé, soja, céleri, coriandre, fenugrec, lait, œuf, arachide, fruits à coque et moutarde étaient négatifs. La négativité des PT au poil de chat et des IgE chat éliminait le diagnostic de syndrome porc-chat. La positivité du PT à la gélatine et des IgE a-gal confirmait le diagnostic d’allergie à l’a-gal. Une éviction totale des viandes d’ovins, de bovins, de porcins et de gélatine était prescrite. Les volailles et le poisson étaient autorisés.
Discussion |
L’a-gal est un sucre présent sur les glycolipides de viandes ou abats de mammifères non primates donc absent chez l’homme et les volailles. L’allergie à l’a-gal se manifeste par des anaphylaxies récidivantes d’intensité variable et de survenue tardive après les repas contrairement aux autres allergies alimentaires de survenue rapide (>2h) après les prises alimentaires. Les morsures de tiques sont un facteur de risque. En effet, lors de la morsure, les tiques inoculent des résidus a-gal dans la peau. L’a-gal est également présent dans le cétuximab, la gélatine alimentaire et les solutés de remplissage à base de gélatine. L’a-gal n’est pas détruite à la cuisson, l’éviction des viandes de mammifères non-primates doit donc être complète.
Conclusion |
L’allergie retardée aux viandes de mammifères est une entité rare de découverte récente. Il faut savoir y penser devant une anaphylaxie nocturne, une urticaire récidivante accompagnée de symptômes digestifs, une anaphylaxie inexpliquée chez des amateurs d’abats et/ou viandes de mammifères, ou lorsqu’il existe un facteur de risque comme les morsures de tiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergie alimentaire, Allergologie, Alpha-galactose
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S221 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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