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Suivi au long cours d’une cohorte d’angiœdèmes sous IEC - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.288 
A. Du-Thanh , L. Izquierdo, A. Serre-Cousiné, N. Raison-Peyron
 Dermatologie, CHU et Université de Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les angiœdèmes (AE) sous IEC (0,2 à 4 % des cas) ou sous sartans (10 % de réactions croisées) seraient liés au défaut du catabolisme de la bradykinine (Bk). Leur persistance plusieurs mois après l’arrêt du traitement imputable évoque des mécanismes physiopathologiques complexes. Cette étude rétrospective avait pour objectif principal d’évaluer le taux de persistance des AE à long terme après le diagnostic initial. L’objectif secondaire était d’estimer le taux d’AE finalement rattachés à une urticaire chronique (UC).

Matériel et méthodes

Tous les patients consultant au CHU de Montpellier pour AE sous IEC ou sartans, résistant aux corticoïdes et/ou antihistaminiques (AH1), vus entre 2007 et 2012, puis revus ou interrogés par téléphone en avril 2016 étaient inclus.

Résultats

Vingt-deux patients (12H, 10F) étaient inclus (âge moyen 60,77ans), dont 14 sous IEC et 8 sous sartans. Au total, 31,8 % étaient atopiques. Les AE survenaient majoritairement après 3ans (81,8 %), duraient>12h chez 72,7 %, atteignaient le visage systématiquement, la langue chez 63,6 % et les OGE chez 1 homme sur 3. Le C1 inhibiteur était normal. Après l’arrêt du médicament imputable chez 20 patients, les AE persistaient plus de 6mois chez 10 (50 %) avec une moyenne de 2,4ans (1–4). Six patients poursuivaient ou reprenaient le traitement avec persistance chez 3 et régression (sous AH1) chez 3. Aucune récidive n’était constatée chez 11 patients (50 %) après 6 à 108mois de recul. Une urticaire superficielle était présente d’emblée chez 6 patients (27 %), dont 4 atopiques, et apparaissait plus tard chez 1, associée aux AE persistants dans 28,6 % des cas. Après un traitement initial par icatibant, les AE persistants étaient traités par corticoïdes/AH1 chez la moitié des patients.

Discussion

La présentation clinique des AE sous IEC/sartans semble stéréotypée : atteinte du visage (langue), durée>12h, mais l’atteinte des OGE a été peu décrite. L’utilisation d’icatibant (1680 €) est recommandée. Dans une étude chez 111 patients suivis au moins un an après l’arrêt de l’IEC, 46 % rechutaient avec une fréquence et une sévérité inchangée chez un tiers des rechuteurs mais majoritairement au cours du premier mois. Les IEC pourraient également être responsables d’histaminolibération non-spécifique : la survenue d’urticaire superficielle pourrait être liée à leur action ou à celle de la Bk en excès sur les mastocytes. D’après les recommandations internationales sur l’UC, la persistance des AE plus de 6mois après l’arrêt du traitement imputable est en faveur d’une UC : la moitié des patients de cette étude étaient dans ce cas.

Conclusion

Le suivi prolongé des patients ayant eu des AE sous IEC/sartans permettra de mieux connaître leur profil d’évolution afin d’aider à la compréhension de leur physiopathologie. La proportion d’UC parmi les AE persistants au-delà de 6mois d’arrêt des IEC reste à déterminer, afin de mieux cibler les patients qui doivent indiscutablement bénéficier de l’icatibant.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Angiœdèmes, Inhibiteur de l’enzyme de conversion, Urticaire chronique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


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Vol 143 - N° 12S

P. S222 - décembre 2016 Retour au numéro
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  • C. Jacquin-Porretaz, F. Pelletier, F. Castelain

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