Pustulose neutrophilique sous-cornée chez une femme enceinte suivie pour une maladie de Crohn - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Certaines pustuloses neutrophiliques amicrobiennes surviennent en association avec la maladie de Crohn comme la pustulose sous-cornée (PSC) ou le pyoderma gangrenosum (PG) ou lors de la grossesse (psoriasis pustuleux généralisé). Nous rapportons un cas de PSC survenue en fin de grossesse au décours d’une maladie de Crohn (MC).
Observation |
Une patiente de 33ans, suivie pour une MC et une spondylarthropathie (SPA) sans antécédent de psoriasis, avait présenté en 2005 des pustules stériles compatibles avec un PG. Celles-ci avaient régressé sous dermocorticoïdes mais étaient apparues des ulcères dont un délabrant nécessitant une greffe. L’adalimumab (ADA) contrôlait la MC de 2008 à 2015 puis était arrêté à 6semaines d’aménorrhée (SA) d’une 2e grossesse. La patiente présentait alors, à 34 SA, une plaque inflammatoire comportant des pustules sur la zone greffée. Elle accouchait prématurément à 36 SA. Une éruption de pustules à base érythémateuse du tronc et des avant-bras, épargnant les plis, et une poussée de SPA sans manifestation digestive, débutaient à 35 SA en absence de nouveau traitement. Il existait un syndrome inflammatoire et la calcémie était normale. Les prélèvements bactériologiques (cutanés, sanguin, génitaux) étaient stériles. Les anticorps anti-nucléaires et anti-streptodornase étaient négatifs. La présence d’une pustule neutrophilique sous-cornée sans remaniement psoriasiforme, ni vascularite en histologie fit conclure à une PSC. Le Dermoval® puis la reprise de l’ADA, une semaine après l’accouchement, permirent en 15jours une rémission complète de la SPA et des lésions du tronc et une rémission quasi complète des lésions de la zone greffée.
Discussion |
Cette observation est originale du fait de la récidive d’une dermatose neutrophilique sous forme de PSC chez une patiente en rémission complète d’un PG et d’une MC depuis des années. Des données récentes rapportent une augmentation progressive de cytokines inflammatoires (IL1, IL6, TNFα) lors de la grossesse, notamment après 20 SA, puis une normalisation rapide après l’accouchement. La fin de grossesse pourrait donc constituer un état pro-inflammatoire concourant à la rechute de maladies inflammatoires dans lesquelles ces cytokines sont impliquées. Dans la MC, des rechutes sont constatées lors de la grossesse. Celles-ci surviennent souvent à des termes tardifs, dans un tiers à deux tiers des cas selon l’activité de la MC au début de la grossesse. Dans le cadre de la PSC qui appartient au groupe des dermatoses neutrophiliques et dont la physiopathogénie ferait intervenir également les IL1, IL6, IL17 et le TNFα, le contexte de fin de grossesse pourrait avoir joué un rôle favorisant comme c’est le cas dans le PG. L’évolution très rapidement favorable après l’accouchement s’accorde avec cette hypothèse.
Conclusion |
L’observation de notre patiente suggère que la grossesse pourrait constituer un facteur déclenchant de la PSC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Crohn, Grossesse, Pustulose amicrobienne
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S251 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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