Dermatose neutrophilique sévère et rectocolite hémorragique : penser au syndrome d’hypersensibilité à l’azathioprine - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
L’azathioprine est un traitement immunosuppresseur utilisé pour le traitement des maladies inflammatoires du tube digestif. Le syndrome d’hypersensibilité à l’azathioprine est une réaction rare survenant quelques jours à quelques semaines après son introduction. Une dermatose neutrophilique sévère fébrile (Sweet-like syndrome) est une présentation possible. Nous rapportons 2 cas de syndrome d’hypersensibilité à l’azathioprine apparues dans un contexte de rectocolite hémorragique (RCH) évolutive. Observation 1 : homme de 36ans avec RCH découverte en 2007. Lors d’une poussée modérée, était introduit un traitement par prednisone orale 40mg/j et azathioprine 100mg/j. Deux semaines après, apparaissait une éruption papulopustuleuse douloureuse sur le dos, les fesses et les cuisses associée à une fièvre à 39°C, une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles (11,1G/l) et une C réactive protéine (CRP) à 128mg/l. L’examen histologique d’une biopsie cutanée sur une lésion papulopustuleuse montrait d’intenses infiltrats de polynucléaires neutrophiles centrés sur un follicule pileux. La corticothérapie était augmentée à 1mg/kg/j (60mg) et l’azathioprine arrêtée. Trois semaines après l’arrêt on notait une disparition quasi-complète des lésions cutanées. Observation 2 : homme de 57ans avec RCH, diagnostiquée début 2015. Apparition de plaques érythémateuses douloureuses avec pustules au niveau du ventre et des membres inférieurs associées à une fièvre à 40°C, une semaine après l’introduction d’azathioprine pour une poussée de RCH en mars 2016. Le bilan biologique montrait une hyperleucocytose à PNN (13,6 G/l) et une CRP à 344mg/l. Une image de folliculite avec infiltrats de neutrophiles dans le follicule pileux était vue en histologie cutanée. L’arrêt de l’azathioprine, l’augmentation de la corticothérapie générale à 20mg (initialement mise en place pour le contrôle de sa RCH) et l’application de dermocorticoïdes permettaient un blanchiment complet en 7jours.
Discussion |
L’association RCH et dermatose neutrophilique est rapportée dans la littérature. Dans ces deux observations, l’apparition rapide d’une éruption fébrile dans les semaines suivant l’introduction d’azathioprine et la régression des symptômes après son arrêt sont en faveur d’un syndrome d’hypersensibilité à l’azathioprine. Une éruption papulopustuleuse associée à une fièvre, une neutrophilie et d’intenses infiltrats de neutrophiles en histologie sont les manifestations les plus fréquentes.
Conclusion |
Le syndrome d’hypersensibilité à l’azathioprine ne doit pas être confondu avec d’autres dermatoses inflammatoires associées aux maladies inflammatoires chroniques intestinales car la poursuite de l’azathioprine ou la reprise de ce traitement peuvent entraîner une dermatose neutrophilique très sévère.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Azathioprine, Dermatose neutrophilique, RCH
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S253 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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