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Conséquences des dermites des mains chez les soignants - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.373 
C. Bernier 1, , D. Lepelletier 2, L. Moret 3, F. Lehir 4, D. Dupas 4, C. Longuenesse 4
1 Service de dermatologie, France 
2 Bactériologie et hygiène hospitalière, France 
3 Santé publique et santé au travail, France 
4 Service santé au travail et pathologies professionnelles, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les dermites des mains (DM) chez les soignants sont fréquentes, dominées par les dermites d’irritations et les eczémas de contact. L’objectif de notre étude était d’évaluer leurs répercussions.

Matériel et méthodes

Nous avons élaboré conjointement (dermatologue, médecin du travail du personnel hospitalier et médecin hygiéniste) un questionnaire pour les soignants du CHU. Les questions portaient sur la présence ou non de lésions des mains lors des 12 derniers mois, le type de symptômes présentés, la modification ou non des habitudes de travail (lavage des mains, utilisation des solutions hydro-alcoolique [SHA], gants) et la prise en charge. Deux mille questionnaires ont été distribués sur 2semaines au personnel présent au CHU pendant cette période puis retournés par courrier interne. Les réponses étaient anonymes, déclaratives.

Résultats

Au total, 1159 questionnaires ont été retournés (58 %). Sept cent quatre-vingt-sept professionnels (67,9 %) déclaraient avoir présenté des lésions cutanées : sécheresse 93,4 %, rougeur 56,7 %, fissures et/ou crevasses 55,3 %, démangeaisons 45,2 %, douleurs 20,8 % et suintement 3,4 %. Parmi eux, 63,7 % déclaraient avoir modifié leurs habitudes de travail. Au total, 66,8 % déclaraient utiliser moins souvent la SHA, 15,5 % avoir arrêté de l’utiliser, 44,1 % se lavaient les mains plus souvent, 15,6 % moins souvent et 19,4 % avaient changé de type de gants. Quatre-vingt-treize pour cent des personnes avec symptômes avaient utilisé une crème : hydratante (97,1 %) ou dermocorticoïde (10,3 %), 16,9 % avaient consulté un médecin (médecin du travail 8,8 %, médecin traitant 8,1 %, dermatologue 6,2 %, allergologue 1,7 %) et 0,8 % ont eu un arrêt de travail.

Discussion

Malgré les limites de cette enquête (les répondeurs ne concernent que 15,7 % de tout le personnel hospitalier et possible sur-représentation du personnel concerné par la DM), notre échantillon est représentatif de la population soignante exerçant au CHU en terme d’âge, de sexe et de répartition professionnelle. Il s’agit de la première étude qui s’intéresse aux répercussions des DM en particulier sur l’hygiène. Les hygiénistes recommandent l’usage exclusif des SHA pour limiter les risques d’infections nosocomiales or notre enquête montre que 52 % des soignants ayant une DM ont arrêté ou diminué l’utilisation des SHA. Or si les SHA provoquent des sensations de brûlures sur peau abîmée, elles sont moins irritantes que les lavages de mains itératifs notamment grâce à la présence d’un émollient dans leur composition, et sont peu allergisantes. On constate également que la prise en charge des DM chez les soignants est très insuffisante.

Conclusion

Les DM sont fréquentes chez les soignants, leur prise en charge est inadaptée et leurs conséquences en terme d’hygiène majeures. Il est urgent d’améliorer la prévention des DM dans les établissements de soins, et de prendre en charge rapidement les soignants affectés afin de respecter les protocoles d’hygiène et limiter la transmission d’agents pathogènes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Eczéma des mains, Personnel soignant, Solution hydro-alcoolique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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