Hyperpigmentation à l’hydroxychloroquine au cours des maladies systémiques : fréquence, aspect clinique et facteurs de risques - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
L’hydroxychloroquine (HQ) est un antipaludéen de synthèse (APS) largement prescrit en médecine interne. Son utilisation peut se compliquer d’effets secondaires variés notamment cutanés. Le but de notre étude est d’établir la fréquence, l’aspect clinique et les facteurs de risques des hyperpigmentations imputées à cette molécule.
Matériel et méthodes |
Notre étude concerne 41 patients sous HQ depuis plus de 6mois hospitalisés dans le service de médecine interne. Durant une période de 5mois (mars à juillet 2015), un examen dermatologique cutanéo-muqueux et des phanères était systématiquement fait chez tous ces patients.
Résultats |
Notre cohorte comprenait 41 patients, 38 femmes et 3 hommes dont l’âge moyen était de 39,24±15,4ans. L’HQ était indiquée pour un lupus dans 30 cas (73,2 %), une dermatomyosite dans 5 cas (12,2 %), une polyarthrite dans 4 cas (9,8 %), un lichen actinique et une sarcoïdose chacun dans un cas. La dose cumulée médiane d’HQ était de 585gr (extrêmes : 72–1825). L’observance du traitement évaluée par le patient sur une échelle de 0 à 10 était notée en moyenne à 8,56. Des lésions pigmentées cutanées étaient présentes dans 21 cas, de localisation muqueuses dans 5 cas et unguéale dans un cas. L’imputabilité de l’HQ dans l’hyperpigmentation était retenue chez 12 patients soit 29 % (11 femmes et un homme) âgés en moyenne de 43ans. Tous ces patients étaient lupiques. Les lésions pigmentées étaient localisées sur les membres inférieurs (7 cas), le visage (2 cas), les lèvres (2 cas) et la gencive (2 cas). L’hyperpigmentation cutanée est apparue après une durée médiane de prise d’HQ de 32mois et une dose moyenne de 361gr. Deux patients rapportaient la notion de traumatismes anciens. Quatre patients étaient sous antiagrégants plaquettaires et 3 sous anticoagulants oraux.
Discussion |
Bien que les APS puissent classiquement être responsables de lésions d’hyperpigmentation chez 10–25 % des patients, la majorité des cas est due à la chloroquine. Dans une étude rétrospective récente chez des patients lupiques, l’incidence de l’hyperpigmentation induite par l’HQ a été estimée à 7 %. Nous rapportons une fréquence plus importante de 29 %. La localisation la plus fréquente dans la littérature est la face antérieure des jambes ce qui concorde avec nos résultats. Des hyperpigmentations muqueuses et unguéales ont été aussi notées. Les facteurs de risque trouvés dans la littérature sont essentiellement les traumatismes et la prise de traitements anticoagulants et antiagrégants. Ces facteurs de risque étaient présents chez 7 de nos patients. Aucune association significative avec la durée du traitement ou avec la dose cumulée de l’HQ n’a été établie.
Conclusion |
L’hyperpigmentation induite par l’HQ n’est pas rare. L’imputabilité de l’HQ dans la genèse de cette dyschromie reste difficile à établir. Les traumatismes et la prise de traitements anticoagulants et antiagrégants sont les principaux facteurs de risque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lupus, Hydroxychloroquine, Hyperpigmentation
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S272-S273 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.