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Infection disséminée à Trichosporon inkin après transplantation rénale, traitée efficacement par voriconazole - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.530 
A. Jannic 1, , M. Lafaurie 2, B. Denis 2, S. Hamane 3, M. Rybojad 1, M. Bagot 1, J.-D. Bouaziz 1, M. Jachiet 1
1 Dermatologie 
2 Maladies infectieuses et tropicales 
3 Laboratoire de parasitologie-mycologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les Trichosporon (T.) sont des levures ubiquitaires et saprophytes de la nature. Ils font partie de la flore commensale de la peau et des muqueuses de l’homme et peuvent être responsables d’infections superficielles de la peau et des phanères (piedra blanche) et rarement d’infections profondes chez l’immunodéprimé. Nous rapportons un cas d’infection disséminée à T. inkin (TI) révélé par des abcès cutanés multiples chez une transplantée rénale.

Observation

Une femme de 60 ans, diabétique, hypertendue, consultait en décembre 2015 pour de multiples nodules inflammatoires parfois collectés et fistulisés, évoluant depuis 3 semaines, avec asthénie et frissons. Après une transplantation rénale en février 2015 pour néphropathie diabétique, elle avait eu plusieurs abcès de paroi sur cicatrice de transplantation. Un traitement probabiliste par amoxicilline/acide clavulanique avait été inefficace. La patiente était hospitalisée devant de nouvelles lésions sous-cutanées et une volumineuse masse douloureuse de la cuisse gauche. Les prélèvements des lésions sous-cutanés étaient positifs à TI. Le bilan d’extension révélait une collection cloisonnée de la loge musculaire antérieure de cuisse gauche mesurant 17×9×9cm et de multiples abcès sous-cutanés disséminés du greffon rénal et de la graisse péricardique. Il n’y avait pas de localisation endocardique ni oculaire. Un traitement antifongique par voriconazole IV en monothérapie était débuté, associé à une diminution du traitement immunosuppresseur et un drainage chirurgical de l’abcès de cuisse. Les prélèvements peropératoires étaient positifs à la même souche de TI. Les lésions cutanées et le syndrome inflammatoire régressaient, permettant un relais par le voriconazole per os à 1 mois. La fonctionnalité du greffon a été conservée. Le scanner de contrôle à 5 mois montrait une régression des lésions sous-cutanées, péricardiques et du greffon rénal.

Discussion

Les trichosporonoses disséminées sont des infections rares de l’immunodéprimé, principalement rapportées chez des patients neutropéniques. Une quinzaine de cas a été décrite chez des patients transplantés d’organe solide, les principales espèces incriminées étant T. beigelii et T. asahii. Si tous les organes peuvent être touchés, l’atteinte cutanée est fréquente et souvent inaugurale, avec des lésions papulonodulaires, nécrotiques ou purpuriques, mais rarement des abcès sous-cutanés purulents. Ces infections ont un pronostic sombre et requièrent un traitement antifongique prolongé avec des azolés.

Conclusion

TI est une cause exceptionnelle d’infection disséminée après transplantation rénale. La présence de lésions cutanées multiples d’allure infectieuse dans ce contexte doit faire systématiquement rechercher une infection fongique afin de mettre en place un traitement antifongique précoce, de baisser l’immunosuppression et d’essayer de préserver le greffon.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunodépression, Mycose profonde, Transplantation d’organe, Trichosporon inkin


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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