S'abonner

Électronthérapie corporelle totale et mycosis fongoïde : un traitement d’avenir ? - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.548 
A. Taverniers , B. Guillot, C. Kerr, O. Dereure
 Dermatologie, CHU St-Eloi, Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’électronthérapie corporelle totale (ECT) pourtant intéressante dans le traitement du mycosis fongoïde (MF) reste peu utilisée car peu accessible et très consommatrice de temps. Toutefois, des publications récentes ont permis un regain d’intérêt en rapportant de bons résultats obtenus avec des doses plus faibles, plus simples à mettre en œuvre, mieux tolérées et autorisant une éventuelle reprise du traitement en cas de rechute. L’expérience dans le MF d’un des rares centres français où ce traitement reste accessible est rapportée.

Patients et méthodes

Tous les patients traités par ECT dans notre centre pour un MF entre 1997 et 2015 ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les paramètres analysés ont été : âge, sexe, stade, forme pilotrope ou non, ligne(s) de traitement(s) préalable(s), taux et délai d’obtention d’une réponse clinique complète (RCC) ou partielle (RCP), survie sans progression (SSP), zone(s) de rechute(s) éventuelle(s), durée de suivi, traitements associés à l’ECT, tolérance. La dose utilisée était « classique », de 25Gy sur 8 semaines au rythme de 3 séances par semaine.

Observations

Treize patients ont été inclus, tous de sexe masculin d’âge moyen 66,4 ans, de stade Ia à IV (2 Ia, 4 Ib, 4 IIb, 2 IIIb, 1 IVa) dont 3 MF pilotropes et une médiane de 4 traitements antérieurs. L’ECT était associée à un autre traitement chez 7 patients (dermocorticoïdes et/ou méthotrexate). RCC et RCP ont été obtenues dans 46 % et 46 % des cas respectivement dans un délai d’environ 3 mois pour l’ensemble des patients, soit un taux de réponse global de 92 % et 1 seule absence de réponse. La SSP était de 9,46 mois avec des extrêmes allant de 1 mois à 36 mois. En cas de récidive, la surface corporelle atteinte était moindre qu’en préthérapeutique. Les zones de rechute concernaient le tronc ou les membres dans 9 cas, le visage dans 1 cas, les paumes dans 1 cas et les creux axillaires dans 2 cas. Tous les patients ont signalé une régression du prurit. Des effets indésirables (EI) sont apparus chez 8 patients, de grade 1–2 (xérose cutanée, radiodermite, alopécie, hyperpigmentation, onychomadèse) et 1 cas de grade 3 avec œdèmes des extrémités, tous régressifs sauf l’alopécie.

Conclusion

L’ECT apporte, dans notre série, un bénéfice net notamment sur le prurit et permet un contrôle prolongé chez certains patients au prix toutefois de certains EI gênants sur le plan esthétique alors qu’aucun EI de grade 3–4, d’alopécie définitive ou de tumeurs cutanées secondaires n’ont été décrits avec les faibles doses. L’utilisation de ces dernières, préconisées dans de nombreuses publications récentes (10Gy au lieu des doses standards actuelles de 25 à 36Gy) et d’efficacité comparable (entre 62 et 92 % pour les doses standards vs 71 à 95 % pour les faibles doses) pour des EI moindres va peut-être donner un nouveau souffle à ce traitement en permettant sa reprise si rechute et peut-être en le positionnant plus tôt dans la stratégie générale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Électronthérapie corporelle totale, Lymphome cutané T, Mycosis fongoïde


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 143 - N° 12S

P. S349 - décembre 2016 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Syndrome de Sézary compliquant un mycosis fongoïde atypique révélé par une mycose diffuse et récidivante
  • I. Nicoletis, E. Baubion, D. Quist, M. Bagot, O. Lortholary, C. Bolac, O. Dereure, C. Derancourt
| Article suivant Article suivant
  • Brentuximab vedotin : traitement du mycosis fongoïde CD30 négatif
  • C. Mignard, C. Pinard, E. Andrieu, A.B. Duval Modeste, P. Joly

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.