Entéropathie cœliaque-like sous anti-PD1 - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les colites inflammatoires sont des toxicités digestives connues sous immunothérapie. Un traitement précoce par corticothérapie peut éviter des complications potentiellement mortelles. Nous présentons un cas d’atteinte digestive inhabituelle sous immunothérapie.
Observations |
Un patient de 76 ans était suivi pour un mélanome métastatique ganglionnaire et hépatique, BRAF négatif. Son principal antécédent était une infection amibienne ancienne. Une 1re ligne par anti-PD1 (pembrolizumab) débutait en août 2015. À J4, il présentait des diarrhées aqueuses à 10 selles/j non hémorragiques. Le bilan de 1re intention avec sérologie amibienne, coproculture, recherche de Clostridium, sérologies CMV, EBV, VIH, VHB, VHC, EPS, TSH, était sans anomalie et les biopsies montraient une muqueuse colique normale. En l’absence d’argument endoscopique, une diarrhée sécrétoire sur fragilité intestinale post-amibiase était retenue, traitée symptomatiquement, sans CI, au pembrolizumab. Après la 3e perfusion, devant l’aggravation progressive du tableau digestif (dénutrition, perte de 20kg en 3 mois avec 20 selles/j et déshydratation), le patient était hospitalisé en gastroentérologie. Le bilan de seconde intention ne retrouvait pas d’Ac anti-transglutaminase, une élastase fécale normale et un test au rouge carmin positif à 4h. Le bilan endoscopique complet retrouvait une atrophie villositaire iléale totale. Les biopsies montraient un infiltrat lymphocytaire du chorion et des cryptites. L’entéro-TDM et la vidéocapsule complémentaires mettaient en évidence une atrophie villositaire grêlique et un aspect « cœliaque-like ». On retenait une entéropathie cœliaque-like grade 4 imputable à l’anti-PD1 avec contre-indication absolue à la reprise du traitement. Devant la corticorésistance, un traitement par anti-TNF était débuté à 5mg/kg, avec un schéma accéléré à S0, S1 et S5 devant un effet fin de dose. Le patient était alors revu toutes les 8 semaines pour évaluer la nécessité d’une perfusion d’infliximab, sur un schéma où les symptômes guident la thérapeutique. Sur le plan oncologique, la dernière évaluation scanographique montrait une stabilité des lésions cibles à M4 de la dernière perfusion d’anti-PD1 (Fig. 1 et 2).
Discussion |
Des toxicités digestives sont rapportées sous anti-PD1 et anti-CTLA4. Il s’agit de colites inflammatoires (16,9 % grade 1–2, Robert et al., 2015), sans iléite décrite. Il s’agit du 1er cas d’entérite sous anti-PD1. Devant la gravité, il convient d’être prudent face à d’une diarrhée persistante sous anti-PD1 avec rectosigmoïdoscopie normale et de contacter l’entérologue rapidement. Les corticoïdes restent le traitement de 1re ligne. Le recours aux anti-TNF peut être nécessaire en cas de corticorésistance.
Conclusion |
Il s’agit du 1er cas d’entérite « cœliaque-like » corticorésistante sous pembrolizumab avec nécessité d’un traitement par anti-TNF. Le rôle préventif du dermatologue est primordial avec information des médecins traitants, urgentistes et correspondance avec les gastroentérologues.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Entérite cœliaque-like, Mélanome, Pembrolizumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S352 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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