Psoriasis aggravé sous traitement par nivolumab dans le cadre d’un mélanome métastatique - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Le nivolumab est une immunothérapie de type anti-PD1 indiquée chez les patients atteints de mélanomes métastatiques. Ce traitement est responsable d’effets indésirables, le plus souvent auto-immuns. Nous rapportons, ici, le cas d’une patiente suivie pour un mélanome métastatique traité par nivolumab présentant une aggravation du psoriasis connu.
Observations |
Une femme de 46 ans, ayant pour antécédent un psoriasis évoluant depuis plus de 10 ans contrôlé par les traitements topiques, présentait en 2007 un mélanome nodulaire de la cuisse droite, Breslow 6mm, B-RAF muté, traité par exérèse chirurgicale. Elle bénéficiait alors d’un traitement adjuvant par Interféron α-2b pendant 9 mois, lors duquel on notait une aggravation du psoriasis. L’apparition de métastases ganglionnaires en janvier 2014 justifiait un traitement par thérapie ciblée de type anti-RAF pendant lequel on objectivait la disparition des lésions de psoriasis sous soins locaux. Après 1 an de traitement, une rechute était constatée avec apparition de métastases cérébrales, hépatiques et pulmonaires pour lesquelles un traitement par anti-CTLA4 (ipilimumab) était instauré. Un mois après l’introduction de ce traitement, la patiente présentait une augmentation des lésions et on décidait d’introduire un traitement par anti-PD1 (nivolumab) en février 2015. Les lésions de psoriasis étaient jusqu’alors restées stables sous traitement topique avec un score PASI à 0,8 (Fig. 1). En novembre 2015, après 16 cures, on notait une régression des nodules pulmonaires et ganglionnaires mais une aggravation du psoriasis malgré les traitements locaux, avec un PASI à 17,3 (Fig. 2).
Discussion |
Dans notre observation, la patiente avait un psoriasis stable depuis de nombreuses années. Le seul facteur identifié lors de l’aggravation du psoriasis était l’introduction d’immunothérapie (interféron α et anti-PD1). Concernant l’interféron, il s’agit d’un traitement connu comme étant susceptible d’aggraver le psoriasis. En revanche, seuls 4 cas d’apparition ou d’aggravation de psoriasis sous nivolumab ont été décrits à notre connaissance. Le PD-1 inhibe la production d’IL-17A à partir des cellules T impliquées dans la voie Th17/Th1. Le nivolumab, en bloquant le PD-1, active indirectement cette voie Th17 et entraîne ainsi une aggravation des lésions de psoriasis. Dans notre cas, l’exacerbation coïncidait avec la régression de la masse tumorale. Il est, en effet, montré que l’apparition d’effets indésirables est corrélée à la réponse antitumorale. L’instauration d’un traitement par anti-PD1 doit donc être un élément à prendre en compte dans la prise en charge du psoriasis. De plus, le PD1 pourrait être considéré comme une future cible potentielle dans le psoriasis.
Conclusion |
Nous rapportons le cas d’un psoriasis aggravé sous nivolumab, instauré dans le cadre d’un mélanome métastatique. Nous rappelons ainsi que le PD-1 a un rôle tant dans le mélanome que dans le psoriasis.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome métastatique, Nivolumab, Psoriasis
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S357 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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