Néphropathie interstitielle aiguë aux inhibiteurs de checkpoint immunologiques : vigilance en cas de toxicité non limitante - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de checkpoint immunologiques (ipilimumab, nivolumab et pembrolizumab) occupent une place croissante en oncologie. Ces traitements améliorent la survie sans progression et la survie globale des patients mais présentent un taux d’effets indésirables important. Le profil de toxicité est varié et encore imparfaitement caractérisé. Nous rapportons 3 cas de néphropathie interstitielle aiguë (NTIA) liée aux inhibiteurs de checkpoints.
Observations |
Cas 1 : patiente de 52 ans traitée par pembrolizumab en seconde ligne pour un mélanome muté V600 métastatique. Diagnostic de diabète insulinorequérant après la 3e injection, révélé par une acidocétose. Poursuite du pembrolizumab après équilibre par schéma d’insulinothérapie à 4 injections et constatation d’une réponse objective précoce. Apparition d’une altération asymptomatique du débit de filtration glomérulaire (DFG) après la 5e injection. Protéinurie à 0,3g/g de créatininurie, sédiment urinaire normal, pas de compression. La biopsie rénale confirmait le diagnostic de NTIA, avec quelques éléments mésangioprolifératifs. Les troubles rentraient dans l’ordre après corticothérapie systémique. Cas 2 : patient de 67 ans traité par nivolumab en 3e ligne pour adénocarcinome pulmonaire. Altération brutale du DFG et éruption cutanée après la 3e injection, sans syndrome néphrotique ni trouble tensionnel. Protéinurie à 0,4g/g ; sédiment urinaire normal, pas de compression. La biopsie rénale confirmait le diagnostic de NTIA. Les troubles retraient dans l’ordre après corticothérapie systémique. Cas 3 : patiente de 68 ans traitée par ipilimumab en première ligne pour mélanome métastatique. Quatre-vingt-sept jours après la 4e injection, altération de l’état général et altération du DFG, conduisant au diagnostic de panhypophysite. Pas d’amélioration malgré opothérapie par hydrocortisone et réhydratation. Il n’y avait pas d’anomalie urinaire. La biopsie rénale conduisait au diagnostic de NTIA avec éléments de glomérulosclérose.
Discussion |
Nous rapportons 3 cas de toxicité tubulo-interstitielle des inhibiteurs de checkpoint immunologiques. Nos cas illustrent le mode de survenue des NTIA sous inhibiteurs de checkpoints : symptomatologie frustre, profil urinaire tubulaire et surtout survenue en association ou après un premier effet indésirable immunologique jugé non limitant qui doit alerter le prescripteur et inciter à une vigilance accrue envers la fonction rénale.
Conclusion |
La survenue d’un effet indésirable non limitant sous ICI doit conduire à une vigilance accrue envers la fonction rénale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Checkpoint inhibiteur, Mélanome, Néphropathie interstitielle aiguë
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S362 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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