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Introduction de dabrafénib après DRESS sous vémurafénib - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.606 
C. Pinard, C. Mignard , E. Andrieu, A.B. Duval Modeste, P. Joly
 Dermatologie, CHU de Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le vémurafénib et le dabrafénib sont deux thérapies ciblées ayant l’AMM dans le traitement du mélanome métastatique muté pour le gène BRAF. Ils permettent une amélioration significative de la survie globale et sans récidive. Cependant, le vémurafénib est parfois responsable de toxidermies graves imposant son arrêt. Nous décrivons ici un cas de DRESS au vémurafénib où le dabrafénib a pu être introduit avec succès.

Observations

Un homme âgé de 46 ans présentait en 2005 un mélanome acrolentigineux du conduit auditif externe, Breslow 1,71mm, muté BRAF, compliqué d’un nodule de perméation de la caisse du tympan, de métastases hépatiques, pulmonaires et cérébrales. Il avait été traité par chirurgie, dacarbazine, radiothérapie stéréotaxique et temodal permettant sa rémission pendant 5 ans. En 2015, le vémurafénib avait été introduit devant une progression pulmonaire. Apres 21jours de traitement, le patient consultait pour un œdème du visage, un érythème de plus de 50 % de la surface corporelle sans adénopathie ni atteinte muqueuse faisant suspecter un DRESS. Au plan biologique, on notait une hyperéosinophilie à 1,51G/L, une cytolyse à 8N et une atteinte rénale (score Regiscar à 6). Le traitement avait été relayé par un anti-PD1 puis un anti-CTLA4. Devant la progression métastatique, il avait été décidé, en accord avec le patient, d’introduire du dabrafénib à doses progressivement croissantes sur un mois. À 3 mois de l’introduction, on observait une régression en taille de la majorité des localisations secondaires en l’absence de tout signe de toxidermie (Fig. 1).

Discussion

Ce cas confirme la possibilité d’introduction du dabrafénib après réaction sévère au vémurafénib. De nombreux cas de toxidermies bénignes sont rapportés sous vémurafénib (32 à 64 % des patients selon les séries) n’empêchant pas la poursuite du traitement. Quelques cas de toxidermies graves sont décrits sous vémurafénib, 4 DRESS et 3 Lyell imposant l’arrêt du traitement malgré le pronostic oncologique. Le dabrafénib semble mieux toléré, notamment au plan cutané et il n’y a, à ce jour, aucun cas de toxidermie grave décrit. Un cas d’introduction du dabrafénib chez un patient ayant présenté un syndrome de Lyell sous vémurafénib avait été décrit. Nous rapportons le 1er cas d’introduction de cette molécule après un DRESS au vémurafénib. La présence de réactions croisées in vivo avec le vémurafénib reste discutée, allant pour le moment à l’encontre d’une étude récente in vitro sur lymphocytes retrouvant une réaction croisée entre les deux molécules de même structure.

Conclusion

Le dabrafénib pourrait être une alternative au vémurafénib après un effet secondaire grave chez ces patients au pronostic oncologique sévère, ces deux molécules semblant avoir des profils de tolérance différents.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dabrafénib, DRESS, Vémurafénib


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


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