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Rôle des lymphocytes T effecteurs mémoires CD4+ et CD8+ CXCR3+ dans la perte du mélanocyte au cours du vitiligo - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.059 
Nesrine Boukhedouni 1, , Clément Jacquemin 1, Anne-Sophie Darrigade 2, Benoît Dessarthe 1, Jérôme Rambert 3, Denis Thiolat 1, Fabienne Lucchese 1, Antoine Bertolotti 2, Alain Taieb 2, Khaled Ezzedine 4, Julien Seneschal 2, Katia Boniface 1
1 Inserm U 1035, BMGIC, équipe immuno-dermatologie Atip-Avenir, université de Bordeaux 
2 Service de dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France 
3 AQUIDERM, Bordeaux, France 
4 Service de dermatologie, AP–HP, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le vitiligo est une dermatose dépigmentante multifactorielle, caractérisée par la disparition progressive des mélanocytes. Cette pathologie reste à ce jour orpheline de traitement efficace. Le rôle de l’auto-immunité dans la perte des mélanocytes a été bien décrit dans la littérature, impliquant à la fois des lymphocytes T (LT) CD4+ et CD8+. Toutefois, le phénotype et la fonction de ces cellules restent à ce jour controversés en raison de l’absence d’une analyse approfondie sur les modèles humains et animaux reproduisant clairement la complexité de la maladie. Ainsi, l’objectif de notre travail est d’étudier le rôle des lymphocytes T effecteurs mémoires (LTEM) dans la dépigmentation au cours du vitiligo.

Matériel et méthodes

L’analyse multiparamétrique du profil phénotypique et fonctionnel des populations lymphocytaires TEM CD4+ et CD8+ circulantes et cutanées de patients atteints de vitiligo et de sujets sains a été réalisée par cytométrie en flux. Les effets des cytokines produites par ces populations lymphocytaires ont ensuite été évalués in vitro sur des cultures primaires de mélanocytes et des épidermes reconstruits pigmentés par PCR quantitative et par Elisa.

Résultats

Nos résultats montrent une diminution de la fréquence des LTEM circulants CD4+ et CD8+ exprimant le CXCR3 chez les patients atteints du vitiligo par rapport aux sujets sains, suggérant un recrutement de ces populations du compartiment sanguin vers la peau, ce que nous avons confirmé au niveau cutané. Par ailleurs, un pourcentage important de ces lymphocytes TEM présente un phénotype résident mémoire, exprimant les marqueurs CD103 et CD69. Au niveau cutané, ces LTEM produisent des niveaux élevés d’interféron (IFN)-g et de « tumor necrosis factor » (TNF)-a, deux cytokines inflammatoires connues pour leur implication dans plusieurs pathologies auto-immunes. L’étude des effets de ces deux cytokines in vitro a révélé un effet synergique dans l’inhibition de la fonction et l’adhésion du mélanocyte, reproduisant les observations réalisées chez les patients. Par ailleurs, l’IFNg et le TNFa induisent la production de chimiokines et cytokines pro-inflammatoires à la fois par les kératinocytes et les mélanocytes, permettant ainsi le maintien de la réponse inflammatoire à l’origine de la dépigmentation.

Conclusion

Nos résultats apportent une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques impliqués dans la pathogénie du vitiligo et permettent ainsi d’établir un lien direct entre immunité, facteurs solubles inflammatoires et perte des mélanocytes afin de définir de nouvelles cibles thérapeutiques prometteuses.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cytokines, Lymphocytes T effecteurs mémoires, Vitiligo


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Vol 143 - N° 12S

P. S423 - décembre 2016 Retour au numéro
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