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Le personnel infirmier a-t-il une bonne perception des risques liés au KCL injectable ? - 05/12/16

Doi : 10.1016/j.phclin.2016.10.016 
Mailys Jallu , Scarlett Wise, Stéphanie Lukat, Murielle Dalle-Pecal, Catherine Divine
 Pharmacie, hôpital Albert-Chenevier, HU Henri-Mondor, 40, rue de Mesly, 94000 Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le chlorure de potassium injectable (KCLinj) étant un médicament à risque, un audit a été réalisé afin d’évaluer les conditions de stockage de ce médicament dans notre établissement SSR/SLD/psychiatrie et a montré certains dysfonctionnements : lieux de stockage multiples, mélange avec d’autres ampoules injectables… Avant la mise en place de mesures correctives, nous avons voulu évaluer la perception du risque du personnel infirmier lié à l’utilisation de KCLinj.

Matériels et méthode

Un questionnaire comprenant 7 questions (3 fermées, 4 ouvertes) a servi de support à des entretiens individuels pharmacien/infirmier en septembre 2016 avec pour objectif un minimum de 3 entretiens par service. Le pharmacien enregistrait les réponses spontanées de l’infirmier, celui-ci n’ayant pas accès aux réponses attendues. L’infirmier évalue sa perception du risque sur une échelle numérique allant de 0 à 10, puis viennent des questions portant sur l’identification de ces risques : connaissance des effets indésirables, de la surveillance, des erreurs potentielles lors de la préparation et/ou de l’administration, des moyens mis en œuvre pour limiter ces erreurs. Les résultats ont été interprétés de façon globale puis ont été comparés par services (test de Student) selon la fréquence de prescription du KCLinj (groupe 1 : >2 séjour-patient/mois en moyenne ayant une prescription de KCLinj ; groupe 2 : ≤2).

Résultats et discussion

Trente-quatre infirmiers ont été interrogés. La perception du risque est cotée en moyenne à 8,53/10 (de 3 à 10, 52 % à 10). Les risques majeurs sont bien identifiés (décès cité à 68 %, arrêt cardiaque 68 %, troubles du rythme 56 %). Certains risques pertinents sont peu perçus (bradycardie 12 %, hypotension 12 %) et 29 % citent à tort la tachycardie. Concernant les erreurs de préparation/administration, 94 % citent l’erreur de dilution, 59 % le risque de confusion d’ampoule, 50 % l’erreur de débit et 44 % l’administration en IVD. Afin de limiter ces erreurs, 85 % des infirmiers réalisent un autocontrôle renforcé dont 17 % à voix haute. Tous connaissent la nécessité d’une surveillance renforcée sans pour autant être capable de la caractériser de façon explicite (ionogramme sanguin 85 %, surveillance des constantes cardiovasculaires 47 %). De plus, seuls 6 % sont capables de citer au moins 3 signes d’hyperkaliémie. Après comparaison selon la fréquence de prescription du KCLinj, nous constatons une perception du risque significativement supérieure dans le groupe 1 (m1=9,36, m2=8,13 ; p<0,05) ainsi qu’une meilleure identification de ces risques (moyenne du nombre de risques identifiés sur 6 ; m1=3,36, m2=2,13 ; p<0,005).

Conclusion

Le personnel infirmier perçoit bien que le KCLinj est un médicament à risque (autocontrôle renforcé, nécessité d’une surveillance) mais il n’identifie pas précisément les effets indésirables ni les signes cliniques d’une hyperkaliémie. L’identification des risques est cependant meilleure pour les services à forte fréquence de prescription. Ces résultats seront pris en compte pour concevoir un support de formation plus adapté et choisir les services qui possèderont une dotation en ampoules de KCLinj.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chlorure de potassium injectable, Perception du risque, Personnel infirmier, Médicament à risque


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Vol 51 - N° 4

P. 346 - décembre 2016 Retour au numéro
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