La sortie de l’hôpital est un processus complexe associé à un risque d’événements iatrogènes médicamenteux chez 12 à 17 % des patients. Lors du relais de prise en charge des patients en ville, ce risque est corrélé à un manque de communication à l’interface ville-hôpital et à un manque d’éducation du patient sur son nouveau traitement. Dans le but d’améliorer la prise en charge des patients et en amont de la mise en place d’un entretien pharmaceutique de sortie, nous avons conduit une étude auprès de patients hospitalisés en médecine. L’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances et le ressenti des patients face aux traitements médicamenteux en sortie d’hospitalisation.

Un questionnaire à destination des patients sortant d’un service de médecine a été élaboré par un binôme pharmacien–médecin. Les thèmes abordés étaient : le niveau de compréhension des modifications des traitements habituels, le désir d’obtenir des informations complémentaires, la contrainte d’une prescription en dénomination commune internationale (DCI) et l’utilité de recevoir un plan de prise à la sortie. Le jour de la sortie, le médecin s’est entretenu avec le patient et lui a remis son dossier médical de sortie avec : ordonnances de sortie, prochains rendez-vous et bulletin de situation. Le questionnaire a été distribué suite à cette entrevue. Les résultats obtenus pour les patients de plus et moins de 65 ans ont été comparés.

Entre avril et juin 2016, 42 questionnaires ont été distribués et 95,2 % (n=40) récupérés. L’âge moyen des patients était de 56,8 ans. Après analyse des réponses aux questionnaires, nous avons observé que seuls 55 % des patients étaient informés des modifications de leur traitement habituel effectuées pendant l’hospitalisation. Près de 30 % des patients auraient désiré obtenir des informations complémentaires sur leurs traitements médicamenteux. De plus, 32,5 % étaient gênés de recevoir une ordonnance en DCI. Le concept d’un plan de prise a intéressé 27,5 % des patients. Par la suite, les données par tranche d’âge ont été analysées. Chez les patients de plus de 65 ans (n=17), 64,7 % étaient informés des modifications de leur traitement, 17,6 % auraient désiré obtenir d’avantage d’informations sur leur traitement de sortie et 35,3 % étaient gênés par la prescription en DCI. Chez les patients de moins de 65 ans (n=23), les pourcentages étaient respectivement de 47,8 %, 39,1 % et 26 %. Concernant la proposition d’un plan de prise, 35,3 % des plus de 65 ans étaient intéressés contre 21,7 % des moins de 65 ans.

Ce questionnaire a permis de constater un défaut d’information des patients sur les modifications de traitement et un désir d’obtenir des informations complémentaires matérialisés par un plan de prise par exemple. Aucune différence significative n’a été observée entre les plus et les moins de 65 ans. Un entretien pharmaceutique de sortie sera mis en place pour tous les patients, sans distinction d’âge.