Le palivizumab (Synagis^®) est une molécule onéreuse (461 € le flacon de 50mg et 765,63 € le flacon de 100mg), dont la prescription en milligramme par kilo, chez les nouveau-nés et les nourrissons, entraîne régulièrement des pertes en principe actif. Cette molécule est indiquée pour la prévention des infections respiratoires basses dues au virus respiratoire syncytial chez les patients à risque. Le service de néonatologie de notre établissement convoque mensuellement l’ensemble des patients sur deux jours consécutifs, de septembre à mars. Durant la saison 2014/2015, 58 enfants ont été inclus dans le protocole palivizumab avec des doses allant de 42mg à 180mg. L’objectif de cette étude est de déterminer si la centralisation du palivizumab permettrait de réduire les coûts.

Nous avons réalisé une étude rétrospective comparant les coûts réels des préparations de palivizumab dans le service de soins aux coûts théoriques des mêmes préparations dans le cas où celles-ci seraient centralisées. Les coûts réels et théoriques des préparations, hors principe actif ont été évalués avec le logiciel d’Aide à la valorisation des activités de préparation (AVAP^©, Janssen). Le coût théorique en principe actif a été évalué en tenant compte de l’utilisation des reliquats lors de la préparation centralisée et a été comparé à une rétrocession au flacon pour un patient.

Lors de la saison 2014/2015, 297 préparations de palivizumab ont été réalisées. Le coût d’une préparation injectable hors principe actif dans l’unité de soins a été évalué à 9,99 € versus 29,96 € pour une préparation centralisée. En incluant le coût en principe actif, le coût total des préparations de palivizumab dans le service représente 293 219,62 € alors que la dépense en cas de centralisation à la pharmacie a été évaluée à 254 572,41 €. Malgré le fait que la préparation centralisée entraîne un surcoût de 5 931,09 € lié en particulier aux personnels et aux consommables, l’économie réalisée en cas de centralisation a été évaluée à 38 647,21 €.

La centralisation de la préparation du palivizumab permettrait une réelle économie principalement grâce à l’utilisation des reliquats de principe actif. L’organisation de notre service de néonatologie permettrait l’utilisation de ces reliquats. De plus, la manipulation sous hotte et le contrôle des doses préparées permettrait un gain de qualité microbiologique et sécuritaire des préparations destinées à une population fragile.