Étude systématique de la libération du bisphénol A par les matériaux orthodontiques et ses effets biologiques - 05/12/16
pages | 19 |
Iconographies | 1 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Le bisphénol A (BPA) est un produit chimique synthétique, il est utilisé en tant que matériau de départ dans le processus de fabrication de certains matériaux orthodontiques. C’est un perturbateur endocrinien connu avec de faibles propriétés estrogéniques. L’objectif de ce travail est de présenter une revue systématique autour de la question de la libération du bisphénol A par les matériaux orthodontiques et de ses effets biologiques en orthodontie.
Matériels et méthodes |
Une étude systématique a été réalisée sur la base d’une recherche électronique (entre 1936 et juillet 2015) de plusieurs bases de données. La recherche a été limitée par l’utilisation de plusieurs mots-clés spécifiques en deux langues : l’anglais et le français. Deux investigateurs ont retenu celles qui répondaient aux critères de sélection.
Résultats et discussion |
Sur les 376 études trouvées, seules 21 études ont correspondu à nos critères d’inclusion : 11 études sur la libération du BPA par les matériaux orthodontiques et 10 études in vitro sur les effets du BPA issu des matériaux orthodontiques sur des cellules humaines et murines. Le taux de BPA libéré a été bien en deçà de la dose journalière tolérable DJT (50mg/kg/jour en 2006 puis à 50μg/kg/jour en 2015) selon l’European Food Safety Authority (EFSA). L’exposition théorique au BPA a été 11 000 fois inférieure aux recommandations. Mais d’autres études montrent la présence de BPA et de monomères largement « libérés » à des doses très faibles. Les effets du BPA ont varié de façon significative (potentiel toxique et cancérigène), alors que selon d’autres études, ces effets étaient absents. Le fait d’un nombre relativement faible d’études traitant du relargage du bisphénol A par les matériaux orthodontiques et de ses effets biologiques conséquents a entraîné l’absence de protocoles normalisés, ce qui a constitué un obstacle à l’interprétation exacte du niveau de BPA libéré. D’autre part, le manque de cohérence dans les approches méthodologiques et la variation des protocoles expérimentaux ont entraîné un faible niveau de preuve quant aux effets du BPA. La recherche bénéficiera donc de la normalisation des méthodes de recherche ainsi que des études in vivo et à long terme, afin de déterminer les conséquences de l’ingestion du BPA libéré par les matériaux orthodontiques.
Recommandations |
Il résulte de cette étude que les auteurs proposent aux cliniciens de respecter certaines recommandations afin de minimiser le relargage du BPA par les matériaux utilisés en orthodontie : garder la pointe de la lampe de photopolymérisation aussi proche que possible du composite et pratiquer une photopolymérisation indirecte à la place d’une polymérisation directe ; réaliser un polissage du composite à la pierre ponce après collage : elle pourrait réduire le potentiel de BPA libéré ; réduire l’exposition par brossage ou rinçage avec un bain bouche pendant la première heure après le collage ; respecter un protocole de recherche standardisé, reproductible et validé par les experts pour une meilleure investigation relative à la libération du BPA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Bisphénol A, Matériaux orthodontiques, Effets biologiques, Orthodontie, Revue systématique
Plan
Vol 14 - N° 4
P. 399-417 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?