Anxiété et dépression chez les producteurs laitiers BPCO - 11/01/17
Résumé |
Introduction |
Le fait d’avoir une BPCO et le fait d’exercer le métier d’agriculteur sont deux conditions qui sont associées à une prévalence plus élevée d’anxiété et de dépression que dans la population générale. Certaines professions agricoles, et en particulier celles provoquant une exposition à des particules organiques inhalées, sont associées à un risque élevé de BPCO. La prévalence de l’anxiété et de la dépression chez des patients agriculteurs atteints de BPCO est inconnue.
Méthodes |
L’anxiété et la dépression ont été évaluées par l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) chez 100 agriculteurs exposés à des poussières organiques (producteurs laitiers) atteints de BPCO (BPCO-agri), 88 patients BPCO n’ayant jamais eu d’exposition professionnelle (BPCO-non-agri), 98 producteurs laitiers sans BPCO (contrôles-agri) et 89 sujets sans BPCO n’ayant jamais eu d’exposition professionnelle (contrôles-non-agri), tous originaires de Franche-Comté. L’existence d’une anxiété ou d’une dépression était retenue dès que le score HAD était 38 pour HAD-A et HAD-D, respectivement. La BPCO était définie par un rapport VEMS/CVF postbronchodilatateur inférieur à 70 %.
Résultats |
Parmi les BPCO, la répartition en stades Gold I et II+ était de 75 % et 25 % chez les BPCO-agri, et 60 % et 40 % chez les BPCO-non-agri, respectivement (p<0,001). La prévalence de l’anxiété n’était pas différente entre les 4 groupes étudiés, variant entre 36 % chez les contrôles-non-agri et 45 % chez les BPCO-non-agri (p=0,20). De façon similaire, la prévalence de la dépression n’était pas différente entre les 4 groupes, variant entre 10 % chez les contrôles-agri et 19 % chez les BPCO-non-agri (p=0,13). Chez les agriculteurs (n=198), le seul facteur associé avec l’anxiété en analyse bivariée était la qualité de vie évaluée par le score de St-George (SGRQ). Chez les non-agriculteurs (n=178), la dyspnée (scores mMRC et BDI), le VEMS (% théorique) et le SGRQ étaient tous associés avec l’anxiété en analyse bivariée. Par contre, les facteurs associés à la dépression en analyse bivariée, et ce chez les agriculteurs comme chez les non-agriculteurs, étaient un VEMS plus bas, la présence d’une BPCO et un score SGRQ plus élevé.
Conclusion |
Ces résultats suggèrent que la présence d’une BPCO est associée à la dépression, indépendamment de l’étiologie de la BPCO. Néanmoins, les agriculteurs du groupe étudié ici n’avaient pas une prévalence d’anxiété/dépression plus élevée que les non-agriculteurs, ce qui peut contribuer aux résultats observés.
Soutiens |
Novartis ; MSA Franche-Comté.
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Vol 34 - N° S
P. A168 - janvier 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.