Les discussions sur les classifications psychiatriques à la Société Médico-Psychologique (1860–2014) - 15/02/17
pages | 8 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
La Société Médico-Psychologique (SMP) a consacré au xixe siècle deux séries de séances de plusieurs mois à discuter des classifications. En 1860–1861, le discours de Jules Falret recommande de privilégier l’étude de l’évolution des pathologies sur celle de leurs caractéristiques psychologiques (Delasiauve). Il consacre le passage de l’aliénation mentale unitaire aux maladies mentales multiples et conduit au déclin des monomanies. Les critères étiologiques de Morel sont discutés. De même, en 1888–1889, la classification de Magnan, axée sur le concept de dégénérescence que présente son élève Paul Garnier, n’est pas admise par tous. Ses opposants proposent des classifications symptomatiques (Dagonet, Ball) ou anatomiques (Voisin, Luys). Les discussions aboutissent à une impasse, mais consacrent le terme de psychose. C’est seulement trois quarts de siècle plus tard que la SMP débat à nouveau de nosologie. Sept séances d’une journée (deux en 1994) ont lieu entre 1966 et 2014, suscitées par des innovations cliniques ou la parution de classifications officielles, françaises ou internationales. En 1966, on discute des avancées induites par la psychopharmacologie et les statistiques. En 1978, la classification de l’Inserm est comparée à l’ICD-9 et au DSM-III, en préparation. En 1988, on débat de l’application en pratique clinique du DSM, mais on communique toujours sur la classification française des délires et sur les paraphrénies. En 1994, la transnosographie trace des pistes pour une classification dimensionnelle et non plus catégorielle. En 2001, puis en 2010, sont présentées deux versions révisées de la CFTMEA. En 2014, une séance est consacrée au DSM-5. Les intervenants s’accordent depuis cinquante ans sur l’intérêt des classifications mixtes (symptomatiques, évolutives, étiologiques), sur l’inutilité de révisions trop fréquentes, sur un besoin de consensus et de simplification.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The Société Médico-Psychologique has devoted in the 19th century two series of discussions during several months about psychiatric classification. In 1860–1861, the discourse of Jules Falret recommends to use the evolutive criteria rather than the psychological one (Delasiauve). It allows the transition from unitary mental alienation to several psychiatric diseases and the decline of the monomanias. The aetiological criteria of Morel are discussed. In the same way, in 1888–1889, the classification of Magnan, axed on mental degeneracy, presented by his pupil Paul Garnier, is not admitted by all. Its opponents propose symptomatic (Dagonet, Ball) or anatomic classifications (Voisin, Luys). The discussion came to nothing, but the word psychosis begins to be currently used. Only 75 years later, the Société Médico-Psychologique debates again about the nosology. Between 1966 and 2014, seven discussions, each during one day (two days in 1994), are brought by clinical innovations or by the publication of official classifications, either French, or international. In 1966, are discussed the progresses involved by psychopharmacology and statistics. In 1978, the French classification of the Inserm is compared with the ICD-9 and the DSM-III, in preparation. In 1988, the clinical applications of the DSM are discussed, but there are always communications about the French classification of delusional disorders and about the paraphrenias. In 1994, the transnosography tries to open the way from a “categorical” classification to a “dimensional” one. In 2001 and 2010, two revised versions of the CFTMEA (French Classification of Mental Disorders of Child and Adolescent) are presented. In 2014, a discussion is devoted to the DSM-5. There is an agreement since 50 years about the interest of “mixed” classifications (symptomatic, evolutive and aetiological), about the necessity to avoid too frequent revisions, to obtain a consensus and to simplify the nosology.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Classification, CFTMEA, Critère diagnostique, Transnosographie, DSM, Histoire de la psychiatrie, Nosographie psychiatrique, Nosologie, Psychopharmacologie, Société Médico-Psychologique
Keywords : Classification, CFTMEA, Diagnostic criteria, Transnosography, DSM, History of Psychiatry, Psychiatric nosography, Nosology, Psychopharmacology, Société Médico-Psychologique
Plan
Vol 175 - N° 2
P. 165-172 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?