L’hypothèse était qu’une nuit sans sommeil réduit l’endurance inspiratoire en altérant la commande corticale inspiratoire. L’objectif principal était de comparer l’endurance inspiratoire de sujets sains après une nuit sans sommeil (condition SS) et après une nuit de sommeil normal (condition SN). Nous avons aussi comparé l’amplitude du potentiel pré-moteur inspiratoire (PPM) en début d’épreuve d’endurance entre ces deux conditions et recherché une corrélation entre l’amplitude des PPM et la durée d’épreuve en condition SS.

Nous avons recruté 9 hommes sains, non-fumeurs, buvant peu de café, dormant plus de 6h par nuit, et ayant un score de Horne et Ostberg neutre. Ces sujets ont effectué en conditions SS et SN deux épreuves d’endurance, espacées d’au moins une semaine, de respiration contre une résistance inspiratoire constante réglée à 30 % de leur pression inspiratoire maximale. L’endurance inspiratoire était le temps d’épreuve jusqu’à épuisement. L’analyse du signal EEG enregistré pendant l’épreuve permettait l’étude des PPM précédant chaque inspiration.

Nous avons observé en condition SS par rapport à la condition SN une diminution de 43 % (p=0,046) de la durée d’épreuve jusqu’à épuisement et une tendance à la diminution de l’amplitude des PPM. En conditions SS, il existait une corrélation entre l’amplitude des PPM et la durée d’épreuve (p=0,03).

Une nuit sans sommeil diminue l’endurance inspiratoire. Nos résultats sur les PPM suggèrent que la privation de sommeil altère la capacité d’adaptation de la commande corticale pré-motrice face à une contrainte inspiratoire.