Cette étude a comme objectifs d’évaluer la prévalence de la SDE, ses facteurs déterminants, évaluer le rôle du travail posté, et l’impact de la SDE sur le rendement.

Il s’agit d’une étude transversale à visée descriptive et analytique concernant 300 travailleurs d’âge moyen de 28ans (23–46ans) et comprenant un auto-questionnaire sur les troubles du sommeil et les conditions de travail avec les échelles Epworth (version arabe marocaine), et de Berlin. Le taux de participation totale de 100 %. Parmi le personnel, 64,7 % sont des travailleurs postés.

La prévalence de la SDE est de 30 %. L’analyse bivariée montre une prévalence de SDE significativement plus élevée en cas de : âge>30ans (52,4 %), durée de sommeil <6h (39,9 %), durée de travail >48h (35,2 %), répétition des actes dans le travail (39,5 %), nécessité d’attention (37,5 %), bruit monotone (38,9 %), ronflement (46,4 %), score de Berlin positif (82,6 %) et conditions de travail dégradées (43,5 %). La SDE est significativement plus élevée en cas de rendement insatisfaisant (60 %) et de vie affective et familiale dégradée (43,5 %). L’analyse multivariée montre que les principales étiologies de la SDE sont le ronflement (OR=2,63), la forte probabilité du SAOS selon le Berlin (OR=5,36) et le travail posté (OR=1,24). Elle a montré aussi que la SDE est un facteur déterminant dans le rendement insatisfaisant (OR=3,16).

Notre étude souligne la prévalence très élevée de la SDE chez personnel médical et paramédical de notre CHU et le rôle déterminant du travail posté et des troubles respiratoires du sommeil et les répercussions sur le rendement.