Des différences du rythme veille/sommeil ont été observées entre des populations rurales et urbaines–au Brésil et en Inde–à fort contraste social et technologique (Carvalho 2014, Nag 2012). A notre connaissance, il n’existe pas de telles études sur des populations européennes.

Le rythme veille/sommeil a été enregistré par actimétrie (MotionWatch8) sur 7jours au sein d’un groupe rural de 54 participants (82,1ans, 48 % de femmes, cohorte AMI Gironde) et d’un groupe urbain de 49 participants (84,5ans, 51 % de femmes, cohorte 3Cités Bordeaux). Les paramètres du rythme veille/sommeil–temps passé au lit, durée de sommeil, latence de lever et d’endormissement, efficacité de sommeil, temps d’éveil durant le sommeil (WASO), fragmentation du sommeil, chronotype et acrophase–ont été comparés entre les deux groupes grâce à des modèles d’ANCOVA corrigés des effets de l’âge.

Les urbains présentent une durée de sommeil plus courte (p=0,001) et une efficacité de sommeil plus faible (p=0,001) que les ruraux. Ces différences peuvent être expliquées par une latence de lever significativement plus longue (p=0,001) et une tendance à s’endormir moins rapidement (p=0,07). Les individus urbains présentent également un chronotype plus tardif par rapport aux individus ruraux (p=0,001). Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes pour les autres paramètres mesurés.

Ces résultats, qui montrent une différence de rythme veille/sommeil entre des populations rurales et urbaines françaises, sont en accord avec ceux observés dans des populations plus fortement contrastées.