4-MEC et ChemSex : quatre cas dont un mortel - 01/03/17
Résumé |
Introduction |
L’usage et l’abus de substances psychoactives dans un contexte sexuel (ChemSex) et le SLAM (injection en intraveineuse de ces substances) sont des phénomènes émergents dans le milieu gay pouvant avoir de graves conséquences. La 4-MEC (4-méthylethcathinone) est une cathinone de synthèse, famille de substances fréquemment associée à ces pratiques.
Méthode |
Nous décrivons 4 cas de consommation de 4-MEC dans un contexte sexuel survenus entre juin 2016 et août 2016 au CHU de Nantes avec confirmation toxicologique.
Résultats |
Cas 1 : homme de 38ans, VIH/VHC+, hospitalisé en réanimation : coma calme, hypotherme à 32°C en myosis bilatéral. Une seringue, du lubrifiant anal et une cock-ring sont retrouvés sur lui. Analyse toxicologique : présence de cocaïne, cannabis, MDMA, sildénafil et 4-MEC. Évolution favorable avec retour à domicile à j1. Cas 2 : homme de 27ans, retrouvé décédé par son partenaire après une après-midi de jeux sexuels. L’autopsie conclut à un syndrome asphyxique et note de multiples traces d’injections péniennes. Sont retrouvés à son domicile : 2 bombes aérosol de chlorure d’éthyle, 3 flacons de poppers et de l’Edex® (aprostadil pour injection intra-caverneuse). Analyse toxicologique : présence d’alcool, de chlorure d’éthyle et de 4-MEC (quantifiée dans le sang cardiaque à 9830ng/mL et détectée dans les écouvillons nasaux). Cas 3 : homme de 51ans, VIH/VHC+, présent lors du décès du cas 2. Analyse : concentration sanguine de 4-MEC de 289ng/mL. Antécédent d’intoxication aiguë au chlorure d’éthyle : consommation hebdomadaire, inhalation et ingestion d’un flacon entier ayant entraîné une neurotoxicité à type de syndrome cérébelleux spontanément réversible après arrêt de l’exposition. Cas 4 : homme de 37ans, VIH/VHC+, hospitalisé pour double addiction au sexe et aux cathinones qu’il s’injecte lors de plans SLAM depuis 4ans. Au cours de son hospitalisation, 4 prélèvements urinaires retrouvent une consommation de 4-MEC et de méphédrone.
Discussion |
Ces cas confirment l’usage fréquent de cathinones de synthèse associé à diverses substances psychoactives lors des plans SLAM ou ChemSex. Des concentrations post-mortem très élevées sont possibles. Le chlorure d’éthyle est également consommé en inhalation dans ces contextes et sa neurotoxicité ne doit pas être négligée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 72 - N° 1
P. 156 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?