Addiction au kaolin : présentation d’un cas - 01/03/17
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Résumé |
Introduction |
Le kaolin est une argile blanche, friable et réfractaire, composée principalement de kaolinite, qui est un silicate d’aluminium. Découvert en Chine, le kaolin est à la base de la fabrication de la porcelaine, mais est également utilisé dans l’industrie du papier, la médecine et les cosmétiques. Nous rapportons ici un cas clinique original de dépendance au kaolin chez une jeune femme.
Cas clinique |
Une femme camerounaise de 22 ans consomme régulièrement du kaolin par voie orale qu’elle fait venir du Cameroun. Par cette consommation, elle recherche un effet relaxant. Cette femme présente une véritable dépendance à cette argile se manifestant en particulier par une soif importante. En février 2015, cette patiente a été hospitalisée pour anémie, constipation et métrorragies. Au cours de son hospitalisation, le praticien a noté que la patiente présentait un désir important (« craving ») de consommer du kaolin. L’évolution de son état de dépendance au kaolin est à ce jour inconnue.
Discussion |
Dans la littérature, il n’existe pas de cas de dépendance au kaolin décrit. Cependant, cette argile est populaire dans certains pays africains, notamment au Sénégal, au Cameroun et au Mali. En effet, les femmes consomment généralement du kaolin pour ses propriétés antalgiques pour les douleurs abdominales, pour la gestion du stress, ses apports en fer et en calcium. Les femmes enceintes l’utilisent même pour ses effets antiémétiques. Dans le cas d’une prise régulière à des doses élevées, le kaolin pourrait induire des comportements de dépendance semblables à ceux retrouvés dans le syndrome de pica. Celui-ci correspond à un comportement compulsif induit par une consommation prolongée de substances non nutritives telles que la saleté, du papier ou de l’argile. Ses effets indésirables comprennent une anémie par interférence avec la fixation du fer sur l’hémoglobine, une lithiase rénale, une constipation et possiblement des avortements spontanés. Ce premier cas rapporté aux centres d’addictovigilance français permet aux cliniciens français d’être informés sur cette possible nouvelle addiction.
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Vol 72 - N° 1
P. 158-159 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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