L’injection artérielle chez les usagers de drogues : entre mythe et réalité, la place de la réduction des risques - 01/03/17
Résumé |
Introduction |
Fin 2015–début 2016, plusieurs usagers de La Case demandent aux professionnels du matériel d’injection pour pouvoir injecter en artériel. C’est une demande inhabituelle et faite par plusieurs usagers différents. On retrouve cette même demande dans la boîte à idées qui est ouverte lors de chaque CVS. Dans l’équipe, la question se pose alors de l’existence ou pas de cette pratique chez nos usagers, et si oui, de sa fréquence.
Méthodes |
Une première revue de la littérature est faite et compte tenu du manque de documentation trouvée, nous décidons de construire notre propre enquête faite à partir d’un questionnaire rapide auprès de nos usagers. L’équipe soumet le questionnaire à tout usager venant chercher du matériel stérile pour la consommation de drogues pendant 1 mois.
Résultats |
Quatre-vingt-sept usagers ont accepté de répondre au questionnaire. Parmi eux, 76 ont injecté dans les 6 derniers mois, dont 29 pensent s’être injecté en artériel. Sur ces 29 personnes pensant injecter en artériel, 11 usagers renseignent des sites d’injection et font des descriptions réellement compatibles avec une injection artérielle, le doute persistant pour les autres (injection dans le doigt, ne sentent pas de résistance lors de l’injection, etc.). Ceux qui semblent injecter réellement en artériel le font prioritairement dans la fémorale (8 sur 11).
Discussion |
Comment savoir qui s’injecte réellement en artériel, quelle est la place du mythe de l’usager de drogues « extrêmes » et comment mettre en place un travail de RDR quand c’est nécessaire ? Les recherches bibliographiques ou sur les forums de discussion d’usagers insistent surtout sur la dangerosité du geste et le déconseillent. Or, on sait que l’interdit ne peut pas servir de modèle de prévention. Car il existe une réalité de cette pratique chez certains usagers, la question se pose aux professionnels de la réduction des risques de savoir comment la rendre moins dangereuse quand elle est utilisée. Si on trouve très peu d’éléments en France à ce sujet, à l’international un travail a été initié par les anglais (exchanges supplies) et des usagers « vétérans » australiens ont produit un document de RDR.
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Vol 72 - N° 1
P. 165 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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