La prévalence de l’épaule douloureuse chez l’hémiplégique est de 70 % en cas d’AVC. Elle est favorisée par une subluxation glénohumérale ou une spasticité importante, et est à l’origine d’anomalies de la préhension fine.

L’objectif de cette étude est d’évaluer la préhension fine chez les patients avec une hémiplégie vasculaire compliquée de douleur de l’épaule.

Tous les patients victimes d’AVC évoluant depuis moins de 2 ans et présentant des douleurs de l’épaule, suivis pour rééducation au CNAO de Dakar, ont été inclus. La préhension fine a été appréciée en demandant aux patients de prendre une tige métallique de 3mm déposée sur un plan lisse, comportant une partie circulaire et une excroissance latérale. Ceux capables de réaliser cette prise ont effectué le Nine Hole Peg Test. La durée du test a été notée.

Trente-neuf patients ont été recrutés entre 2014 et 2015, dont 20 femmes, avec un âge moyen de 55,18 ans. L’épaule douloureuse était droite chez 23 patients (58,9 %), suite à une hémiplégie vasculaire type AVCI chez 29 patients (74 %). L’EVA était de 5,9 en moyenne. La préhension fine était impossible chez 31 patients, et le test a été réalisé chez 8 patients (23,1 %), avec une moyenne de réalisation de 2min 52sec. La force motrice était cotée à 0 chez 24 patients.

L’épaule douloureuse est une complication fréquente en post-AVC. Elle peut être secondaire à une capsulite, à une tendinite où à un syndrome épaule-main, favorisés par une subluxation gléno-humérale ou une spasticité importante, à l’origine d’anomalies de la préhension fine, avec une dextérité rarement retrouvée au membre supérieur.

L’épaule douloureuse doit faire l’objet d’une attention particulière, avec nécessité d’une prévention en évitant la dé-coaptation gléno-humérale par une bonne installation du patient ainsi qu’un dépistage précoce.