Des rares cas de comorbidité narcolepsie et épilepsie ont été rapportés en littérature. Nous décrivons le cas d’un adolescent qui illustre les difficultés de cette prise en charge.

Narcolepsie diagnostiquée à l’âge de 12 ans sur la base d’endormissements involontaires brutaux, latence moyenne de 6min et 3 endormissements en sommeil paradoxal au test itératif des latences d’endormissement, HLA DQB1 0602, IRM cérébrale normale. L’enfant étant impulsif, le Méthylphénidate 1mg/kg est instauré avec bénéfice sur le comportement et la vigilance. À l’âge de 13 ans il présente un malaise lors d’un réveil matinal à 4h. La description reste vague :« révulsion oculaire, perte de contact, rigidité ». Un EEG de nuit après arrêt de Méthylphenidate, montre des rares et brèves décharges de pointes-ondes généralisées. Le Modafinil est instauré pour la narcolepsie. Le diagnostic d’épilepsie est évoqué après une deuxième crise au réveil. Les parents demandent des avis multiples et la Lamotrigine n’est prise régulièrement qu’après la 4ème crise. Le taux d’hypocrétine dosé dans le liquide céphalo-rachidien est effondré. Dés l’âge de 14 ans, le patient décrit des cataplexies typiques. À 17 ans il prend Modafinil 600mg/j et Lamotrigine 200mg/j, il ne présente plus des crises et développe un comportement antisocial.

L’association narcolepsie et épilepsie généralisée idiopathique est rare mais peut poser des difficultés diagnostiques quand les symptômes des deux pathologies se superposent. Les conséquences psychologiques du double diagnostic à l’adolescence sont imprévisibles. La constatation de cette comorbidité conduit à une réflexion sur l’effet des psychostimulants sur le seuil épileptogène et des antiépileptiques sur la vigilance.

L’association narcolepsie et épilepsie est rare mais elle doit être prise en compte. Un accompagnement psychologique précoce est indiqué surtout à l’adolescence.