L’encéphalite herpétique (EH) est la cause la plus fréquente d’encéphalite chez l’enfant. L’encéphalite limbique auto-immune (ELAI) succédant à une EH est une entité méconnue et déroutante.

Décrire les caractéristiques des EAI post herpétiques en illustrant la difficulté diagnostique de cette entité et discuter les mécanismes physiopathologiques impliqués.

Patients et méthodes Nous avons revu rétrospectivement les dossiers de tous les enfants ayant été hospitalisés au Service de Neurologie de l’Enfant et de l’Adolescent (Tunis) pour EAI confirmée entre 2010 et 2016 et dont l’EAI a été précédée par une encéphalite herpétique. Les données cliniques et biologiques, thérapeutiques et évolutives ont été analysées. Les mécanismes physiopathologiques impliqués ont été discutés.

Parmi les 14 enfants ayant une EAI, 2 patients âgés respectivement de 3 et 7 ans ont eu une EAI post-herpétiques survenue après un délai de 14 mois et de 21jours d’une EH bien traitée par aciclovir. Les troubles cognitivo-comportementaux et les mouvements anormaux étaient les principaux signes de l’EAI. La positivité respective des anti-Ma2 et des anti-NMDA associée à la négativité de la PCR herpès LCS permis de confirmer l’EAI.

Notre travail illustre l’association potentielle entre l’infection herpétique et EAI et mettent en évidence le rôle de l’HSV dans le déclenchement de l’auto-immunité. Un mimétisme moléculaire ou une modification post-traductionnelle semblent les principaux mécanismes impliqués. La difficulté réside dans la distinction entre les formes récurrentes de l’EH rapportées dans 5 % des cas et l’EA succédant à une EH.

Étant donné les implications thérapeutiques et pronostiques ; l’EAI post-herpétique devrait être évoquée devant toute EH « récurrente » et ce après avoir éliminé une éventuelle évolutivité de l’infection herpétique.