La neurosyphilis est une affection connaissant un regain d’intérêt. Elle complique 5 à 10 % des syphilis non traitées. Le diagnostic positif reste problématique à cause de la variabilité des symptômes et des données paracliniques.

Étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives de la neurosyphilis.

Étude rétrospective sur une période de 21 ans (janvier 1996-décembre 2016) des dossiers des patients suivis pour neurosyphilis. Le diagnostic a été retenu sur la positivité des sérologies syphilitiques dans le sang et le LCR. 71 % des patients avaient une imagerie cérébrale. Tous nos patients avaient bénéficié d’une étude cytochimique du LCR, et d’un bilan à visée de diagnostic différentiel. Ils ont reçu la pénicilline G par voie intraveineuse à forte dose.

L’âge moyen était de 46,9 ans, avec une prédominance masculine (74H/6F). L’expression clinique était polymorphe, dominée par la méningoencéphalite (70 %), suivie de la méningovascularite (28 %), le tabès (13 %), la myélite (6,7 %), la neuropathie otique (5,5 %) et la striatite (4 %). Une méningite lymphocytaire a été retrouvée dans 64 % des cas, une hyperproteinorrachie dans 52 % des cas. L’imagerie a objectivé une atrophie cérébrale dans 67,9 % des cas.

Le diagnostic positif de neurosyphilis reste difficile, mais doit être évoqué notamment en cas de syndrome démentiel avec des manifestations psycho-comportementales, qui était le cas chez 70 % de nos patients (méningoencéphalite). Le lien de causalité peut être plus difficile dans des tableaux comme la NO. L’imagerie cérébrale n’est pas spécifique, elle est dominée par l’atrophie cérébrale (67,9 % dans notre série).

Le pronostic de la neurosyphilis reste réservé. Sa prévention repose sur la prévention primaire et secondaire avec un dépistage précoce et un traitement adéquat des stades précoces.