Les hémopathies constituent une cause non négligeable de l’accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI) chez l’enfant. Leurs étiologies et leurs caractéristiques sont peu documentées chez les enfants tunisiens.

Décrire les caractéristiques clinico-radiologiques, biologiques et évolutives des AVC secondaires aux hémopathies chez l’enfant.

Nous avons revu rétrospectivement les enfants présentant des AVCI secondaires aux hémopathies et suivis au service de Neurologie de l’enfant et de l’adolescent à l’Institut National Mongi Ben Hmida de Neurologie de Tunis (2004–2016). L’IRM encéphalique et le bilan biologique (électrophorèse de l’hémoglobine, dosage des protéines de coagulation et des anticorps antiphospholipides) ont été réalisés chez tous les patients. Les données clinico-radiologiques, biologiques et évolutives ont été analysées.

Huit enfants (4 garçons/4 filles) sur 56 ayant eu des AVC ont été inclus. L’âge moyen était de 4,5 ans. L’IRM encéphalique a montré des lésions d’âges différents avec prédominance de l’ischémie aigüe dans le territoire sylvien (6/8 cas). Le bilan étiologique a révélé une drépanocytose (5/8 cas), un déficit en protéine C, un déficit en protéine S et un syndrome des antiphospholipides (1/8 cas respectivement). L’évolution était marquée par les séquelles motrices (4/8), cognitives et la rechute (1/8 respectivement).

Notre cohorte supporte les données de la littérature où les hémopathies constituent une cause non négligeable d’AVC de l’enfant et sont pourvoyeuses de rechute et de séquelles cognitivo-motrices sur un cerveau en développement. La drépanocytose est la cause la plus fréquente. Le traitement étiologique permet idéalement de prévenir la survenue d’AVC notamment chez les drépanocytaires et de réduire le risque de rechutes.

La recherche d’une affection hématologique est fondamentale dans la démarche diagnostique des AVC de l’enfant. Le traitement étiologique permet d’établir une prévention primaire des AVC et de prévenir les rechutes.