Les troubles neurologiques fonctionnels, bien que fréquents et posant des difficultés diagnostiques et thérapeutiques pour les praticiens, restent insuffisamment caractérisés.

L’objectif est de décrire les caractéristiques démographiques et cliniques des patients présentant un trouble moteur fonctionnel.

Nous avons prospectivement colligé toutes les informations démographiques et cliniques des patients ayant un trouble moteur fonctionnel pris en charge en Neurophysiologie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière entre 2008 et 2016. Ces patients ont tous eu un bilan étiologique exhaustif au sein et/ou en dehors du département de neurologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière et ont été adressés en Neurophysiologie pour stimulation magnétique transcrânienne à visée thérapeutique (Garcin et al., 2013).

Quatre cent quatre vingt-deux patients dont 74 % de femmes ont été inclus. L’âge moyen était de 40 ans [8−77], 55 % étaient en arrêt de travail ou invalidité, et 57 % avaient un niveau d’éducation inférieur au bac. 60 % des patients rapportaient un antécédent psychiatrique. Les symptômes évoluaient depuis 4,3 ans en moyenne [2jours–65 ans] avec début brutal dans 93 % des cas. Les patients avaient soit un déficit moteur (50 %) soit des mouvements anormaux (50 %), les caractéristiques de ces 2 populations étant comparées.

Cette cohorte est la plus grande cohorte de patients présentant des troubles fonctionnels moteurs actuellement décrite (Stone et al., 2010 ; Nazir et al., 2005 ; Binzer et al., 1997 ; Baker and Silver, 1987). Ces données confirment que l’absence de comorbidité psychiatrique ne doit pas faire récuser le diagnostic. Elles montrent également l’important retentissement socioprofessionnel des troubles moteurs fonctionnels.

Nous décrivons une cohorte de patients ayant des troubles moteurs fonctionnels. Les retentissements socioprofessionnels justifient une prise en charge optimale à savoir précoce et multidisciplinaire.

Bourse FRM (FDM20130727265+FDM20150632801)