L’altération de la reconnaissance des émotions faciales dans des pathologies neurodégénératives : résultats de l’étude « Eye-ToM » - 11/03/17
, Hesse Solange, Morisot Adeline, Kullmann Benoît, Louchart De La Chapelle Sandrine, Pesce AlainRésumé |
Introduction |
Les troubles de la cognition sociale sont associés aux troubles du comportement et s’observent dans des pathologies neurodégénératives telles que la Démence Fronto-Temporale (DFT), la Démence Type Alzheimer (DTA) ou la Maladie de Parkinson (MP).
Objectifs |
Montrer que les patients DFT, DTA et MP utilisent des stratégies d’exploration visuelle désadaptées pour décoder les émotions et les intentions d’autrui, que les patterns d’exploration diffèrent entre ces pathologies et sont corrélés aux troubles du comportement.
Patients et méthodes |
Comparer les comportements oculomoteurs dans une tâche de reconnaissance d’émotions faciales (batterie d’Eckman) et dans une tâche d’attribution d’intention d’autrui (Reading the Mind in the Eyes test). Corréler ces comportements et les réponses aux 2 tâches avec le Neuropsychiatric Inventory (NPI).
Matériel |
Mobile EyeBrain Tracker® (enregistrement du nombre de fixations et de leur durée, sur des zones d’intérêt précises). Population (n=32) : 12 contrôles, 5 DFT, 9 DTA et 6 MP, appareillés en âge et niveau d’étude.
Résultats |
Des comportements oculomoteurs inadaptés sont observés et semblent spécifiques en fonction des pathologies. Ils sont associés à une déficience d’identification des émotions, avec : une attirance vers la bouche pour reconnaître la joie, une augmentation du nombre total de fixations dans la DFT, un traitement particulier des visages neutres dans la DTA, un traitement particulier pour le dégoût dans les MP. Ces comportements oculomoteurs inadaptés sont corrélés aux troubles du comportement productif.
Discussion |
Le déficit du décodage des émotions dans ces pathologies est dominé par une attirance vers la bouche, et est corrélé aux troubles du comportement. La technique de recentrage sur les yeux, utilisée dans la schizophrénie pour le réapprentissage de l’identification des émotions faciales, sera utilisée sur nos groupes dans une étude ultérieure et permettra d’en évaluer l’intérêt sur le décodage des émotions et sur les troubles du comportement.
Conclusion |
Les corrélations établies entre l’altération de l’exploration visuelle des visages, de l’identification des émotions et du comportement aux cours des maladies neurodégénératives justifient une thérapie basée la technique de recentrage sur les yeux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Éléctro-oculographie motrice, Cognition sociale, Démences
Plan
Vol 173 - N° S2
P. S58 - mars 2017 Retour au numéro
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