Évaluation du bon usage des inhibiteurs de pompe à protons au sein d’un service de néphrologie - 22/03/17
Résumé |
Contexte |
En France, les inhibiteurs de pompe à protons (IPP) sont parmi les médicaments les plus prescrits. Les patients de néphrologie présentent généralement un risque important de complications gastro-intestinales et sont donc particulièrement concernés par ces prescriptions.
Objectif |
L’objectif de ce travail est de recenser les effets néfastes des IPP et d’évaluer la conformité aux recommandations de bon usage des prescriptions d’IPP au sein du service de néphrologie.
Matériel et méthode |
Une synthèse de la littérature a été effectuée pour identifier les risques induits par les IPP via Pubmed en utilisant notamment les mots clés « proton pump inhibitor », « risk », « chronic renal failure », « renal transplant recipients » et « dialysis ». Pour l’évaluation du bon usage, toutes les prescriptions des patients hospitalisés dans les différentes unités du service de néphrologie ont été analysées un jour donné. Le référentiel choisi était la fiche de bon usage relative aux IPP chez l’adulte publiée par la Haute Autorité de santé (HAS) en 2009. Les informations ont été recueillies dans le dossier médical et complétées auprès des médecins ou des patients si nécessaire. L’évaluation portait sur la proportion de patients sous IPP et sur la conformité des prescriptions en termes d’indication, de posologie et de durée de traitement.
Résultats |
Les effets néfastes recensés au travers de 13 études sont de type rénaux, infectieux, cardiaques, neurologiques et carentiels. Pour l’audit, 31 prescriptions ont été analysées, correspondant à 16 patients dialysés, 10 insuffisants rénaux chroniques non dialysés, 3 transplantés rénaux et 2 patients sans insuffisance rénale. Un IPP était prescrit chez 74 % des patients (n=24). Dix prescriptions étaient conformes au référentiel HAS. Quatre correspondaient à des indications injustifiées selon la HAS. Pour les 9 autres prescriptions, l’indication n’a pas pu être identifiée. Parmi les prescriptions dont l’indication n’était pas valide ou inconnue, 5 comportaient un IPP à double dose. Concernant la durée de traitement, environ un quart des prescriptions avaient été initiées il y a moins de 8 semaines, mais plus du tiers des prescriptions étaient en cours depuis plus d’un an.
Discussion |
Les prescriptions d’IPP en néphrologie sont fréquentes et souvent poursuivies au long cours. Ces traitements ne sont pourtant pas sans risque, notamment sur le plan rénal. Il paraît donc important d’évaluer le rapport bénéfice/risque pour chaque patient, d’appliquer les recommandations en vigueur et de réévaluer régulièrement la pertinence des traitements.
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Vol 52 - N° 1
P. e26 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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