Influence d’une armoire à pharmacie automatisée et des interruptions de tâches sur le taux d’erreur de dispensation des médicaments, étude de simulation - 22/03/17
Résumé |
Introduction & objectifs |
La dispensation est une succession d’étapes cruciales, qui sont traditionnellement réalisées de manière manuelle par les infirmiers, avec un risque significatif d’erreurs. Alors que la préparation et l’administration des médicaments ne représente que 16 % de l’activité des infirmiers, plus d’un quart des interruptions surviennent à ces moments là [1,2]. L’objectif de notre étude a été de comparer les taux d’erreurs de dispensation sans et avec l’utilisation d’une armoire à pharmacie automatisée et d’évaluer l’influence des interruptions sur la fiabilité de cette activité.
Méthodes |
Dans un environnement de simulation, des infirmiers volontaires devaient préparer les piluliers de 12 patients, à partir d’une armoire à pharmacie conventionnelle (PC, ScanCell®) et d’une armoire automatisée (AA, Pyxis MedStation®). Six interruptions (INT) standardisées (bruit, discussion [×2], prescription orale, coup de téléphone, intrusion physique) ont été générées, leur mode de gestion consignés (multitâche, changement ou suspension de tâche, moment d’inattention, activité suboptimale ou pas d’interruption) et les erreurs de piluliers classés (omission, mauvais médicament, dosage, patient, répartition). Une estimation de l’apport d’un interfaçage avec la prescription a également été faite.
Résultats |
Un total de 2808 doses a été préparé par 18 infirmiers volontaires utilisant pour la première fois une AA. À partir d’une PC, le taux d’erreur s’élevait à 4,13 % (2,07 % sans INT, 2,07 % avec INT), contre 3,28 % pour l’AA (1,28 % sans INT [différence non significative p=0,112], 1,99 % avec INT). Les erreurs de dosage (PC : 46 %, AA : 34 % des erreurs) et de galénique (PC : 42 %, AA : 43 % des erreurs) étaient les plus fréquentes. Avec la connexion prescription-AA, le taux d’erreur oscillerait entre 0,71 % et 1,85 % suivant la suppression ou non des erreurs de dosage (p<0,05 par rapport à PC). Lors d’interruptions, les gestions étaient similaires sur une PC ou sur l’AA lors de bruit (pas d’INT), de téléphone (changement de tâche pour répondre) ou de discussion (multitâches). Lors d’intrusion physique, les volontaires sur AA ne se laissaient pas interrompre dans 50 % des cas (8 % sur PC).
Discussion & conclusions |
Avec un taux d’erreur moyen de 4 % sur une PC, les erreurs sont surtout liées aux confusions et manque de connaissance des formes galéniques. Ce taux est diminué grâce à l’AA, mais pour avoir une réduction significative, une connection prescription–armoire est nécessaire. Les interruptions de tâches semblent augmenter le risque de commettre une erreur avec l’AA, mais cet effet est potentiellement réduit une fois que les infirmières prennent l’habitude d’utiliser cet outil.
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Vol 52 - N° 1
P. e37-e38 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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